lundi 4 juillet 2016, par
Il ne faut pas réfléchir énormément pour situer les influences du trio français East. Leur rock dense et intrigant est en effet imprégné de cette musique froide qui nous plait. Seaside Road est par exemple clairement influencé par Joy Division, en moins hanté évidemment, ce qui est une bonne nouvelle finalement pour la santé mentale du chanteur. Ce chant n’est pas virtuose mais c’est une loi du genre et ça ne dénature jamais l’impression d’ensemble. Certes, ils chantent occasionnellement en français sur Tes hanches mais ce morceau vaut surtout pour son chorus vraiment intense plus que sa charge poétique. Ces fins de morceaux instrumentales sont d’ailleurs souvent leurs meilleurs moments (Never Be Afraid).
Les sons sont logiquement un peu cold avec des guitares (Robert Milk) mais pas exclusivement. En tous cas, bien moins que des exemples récents comme The XX. Le résultat est bien plus noisy en fait (Far Away Away Away), et c’est cette petite particularité qui fonctionne et empêche le groupe de tomber dans le cliché dans des sentiers pourtant bien balisés. Ce qui leur permet aussi bien de lorgner du côté des riffs de Clinic (Yes Yes Yes) que s’aventurer vers l’électronique (Dissapear In The Noise). Une découverte pour les amateurs du genre donc.
Bien franchement, je n’arrive pas trop à comprendre comment j’ai pu passer à côté de ce trio bruxellois. La proximité géographique, quelques belles références comme le support de Soulwax (ils sont aussi sur la BO de Belgica) et puis une pop bien éclectique, tout était là pour faciliter la rencontre.
Le premier morceau de cet EP est un peu éthéré, avec des guitares assez acérées, assez dans la ligne de ce qu’on entendait au cœur de la vague chillwave. C’est délassant au possible mais suffisamment nerveux pour que l’attention ne chute pas sous le seuil critique. Elle sera de toute façon sollicitée plus tard, notamment par la belle cohésion des voix féminines. Elles dégagent en tout cas un beau spleen sur Creature dont la musique aurait pu se retrouver sur le Japanese Whispers de The Cure et qui m’a trainé en tête pendant un bout de temps.
Mais ce n’est pas tout, puisqu’on retrouve aussi de la pop à guitares bien exécutée, pour amateurs de Ra Ra Riot (Growing Older) et du plus sautillant pour ceux qui aiment ça (Postcard). Quatre titres différenciés possédant un ADN commun, voilà qui devrait donner envie d’en savoir plus avec l’album prévu pour la rentrée.
‘De la musique avant toute chose’, c’est ainsi que Verlaine décrivait l’Art Poétique. Et il est vrai que les ponts jetés entre la littérature et la musique sont légion. On en a encore eu l’illustration avec Rufus Wainwright qui avait jeté son dévolu sur Shakespeare. Ici, c’est plutôt du côté d’Edgar Allan Poe qu’on lorgne, avec un nom qui est tiré d’une nouvelle de l’auteur anglais.
Pas mal aérien avec quelques arpèges et une belle voix, Whispers part sur un mode léger et puis épaissit le son. Omid se présente lui comme un mid-tempo bien tempéré, suspendu à son fil rythmique léger. C’est assez fin, peut se renforcer d’un bruissement et d’une voix féminine sur The Other One. Il ne se satisfait donc jamais du joli, pousse plus loin l’envie de se distinguer. Comme cette quête ne débouche pas sur du gadget plaqué sur des compositions qui ne leur demandaient rien, on est assez contents. Surtout que le final instrumental est suffisamment dense tout en restant assez discret. Cette discrétion pourrait d’ailleurs le desservir puisqu’il faut tendre l’oreille pour discerner à quel point la fin de The Solitude Glass est fouillée.
On était bien d’accord, on n’avait plus droit à faire des morceaux cachés en fin d’album, hein ? Ceci dit, cette petite interruption lui permet de présenter le morceau qui est une mise en musique d’un poème d’Edgar Allan Poe sur un mode sensiblement plus électrique que le reste. Ce petit supplément vient donc renforcer la cohérence d’un album peut-être trop discret pour marquer tout de suite mais qui scelle la découverte d’un talent déjà affirmé.
A ce stade, on a parlé de presque tous les instruments en solo. Guitare bien sûr, violon avec des artistes comme Sarah Neufeld, batterie avec Anthony Laguerre, trompette avec Alan Regardin. Voici donc une tranche de basse. Le son d’une basse est différent d’une guitare, certes, mais l’utilisation peut être sensiblement identique, même si dans le cas de Ludovic Genest, le jeu peut se faire avec (…)
White Note est un groupe parisien qui a déjà sorti un album et un EP. On en parle aujourd’hui parce qu’on pense qu’il y a plusieurs choses ici qui pourraient vous plaire. On est là pour ça après tout. Hors de toute mode mais sans être daté non plus, la formation parisienne retrouve l’esprit éclectique et efficace de formations nineties comme Strangelove ou Jack sur Amito. Ou alors du Gene (…)
Hannah Peel - Rebox II EP
On est bien contents d’avoir des nouvelles de la jolie Hannah Peel. Surtout que vu le nombre de ses collaborations, il est facile de perdre le fil. Il faut aussi savoir qu’à l’instar d’Olivier Ackerman d’A Place To Bury Strangers qui fabrique ses pédales d’effets, Hannah produit des boîtes à musique. Et ce sont elles qui constituent le plus gros de l’orchestration (…)
Une découverte flamande à partager, le retour d’une Pipette et d’une promesse New-Yorkaise
Flying Horseman - City Same City
C’est un constat assez désolant mais qu’on est amenés à faire de temps à autres, la frontière linguistique n’est pas assez poreuse pour les talents belges du nord comme du sud. Heureusement, j’ai mes rabatteurs et voici une prise de vraie belle qualité.
Bert Dockx (…)