dimanche 13 août 2006, par
Non, le formatage du retour des années ’80 n’est pas une fatalité. Malgré un fort joli nom évoquant la futilité (réjouissant et cornichon), Clap your hands say yeah m’a enchanté. Et il va vous enchanter aussi
Dès l’introduction, vous serez plongés dans un univers étrange, comme une foire mégaphonée, avec ce refrain post-Hippie, l’orgue malade et la grosse caisse de fanfare. Si le but d’un premier morceau est d’intriguer et de susciter la curiosité, on peut dire que c’est gagné...
Essai transformé dès le second morceau d’une intensité rare, par le délire instrumental qui semble directement sorti de Sister Ray du Velvet underground (vous penserez aussi au légendaire combo de New-York pour Details of the war). Eh oui, rien que ça, et en trois minutes.
La voix est assez haut perchée et amènera à elle seule pas mal d’émotion (Details of the war), même en répétant la même phrase (Upon this tidal wave of young blood). Décidément, sale temps pour les jolies voix d’opéra.
Les influences ne seront pas faciles à trouver, ce qui est souvent bon signe. Quand la voix sera moins nasillarde, on dirait clairement David Byrne, surtout quand la mélodie semble piquée à ses Talking Heads (Over and Over again (Lost and Found)).
Mais un moment, vous en arriverez au terrible The skin of my yellow country teeth. Une basse new-orderienne, une voix qui vit sa vie, une batterie qui cogne. On va danser là-dessus si les DJ’s se montrent à la hauteur de l’attente, avec en prime ce petit riff en bend qui devrait être ridicule mais qui ne le sera pas.
Pour ceux à qui ça évoquera quelque chose, on dirait parfois certains morceaux de Essex green comme The Great Casiopea (Heavy Metal le mal nommé).
Parfois, c’est un orgue vaporeux qui prendra le contrôle (In this home on ice) et vous songerez alors à My Bloody Valentine ou Delicatessen. Avec même une guitare Curesque en prime. Une influence qu’on pourra retrouver sur d’autres morceaux, plus dans la façon de trousser une mélodie (celle de l’orgue de Upon the Tidal wave of young blood) et construire un morceau qu’une façon de poser la voix. Ce sera de toute façon trop enjoué pour pour jouer les corbeaux.
Un gros son, ample et chaud, humain et artisanal. Assez personnel en tous cas. C’est ce qui rendra cet album si attachant, et au final si addictif. C’est par petites touches qu’on retrouvera les influences et non dans la décalque comme on l’a trop entendu de ces temps-ci.
Dans les tous bons albums de cette année, sans aucun doute, de par l’originalité manifeste. Un peu comme si Arcade Fire reprenait du Talking heads, ou si Tom Vek montait d’une octave et jouait avec une fanfare. J’espère qu’au moment de terminer cet album, vous penserez à tous ceux à qui cet album à dispensé du plaisir. (M.)
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