lundi 3 octobre 2016, par

Quand on découvre un album de The Veils, on ne sait pas exactement ce qui nous attend mais on sait au moins que ce ne sera pas une copie délavée de son précédent. Comme Time Stays, We go marquait un virage vers un pop-rock plus classique et linéaire mais toujours intense, on savait qu’on n’entendrait pas ça sur leur cinquième album. On savait aussi que l’intensité serait au rendez-vous.
Pour surprendre son audience sans doute un peu limitée mais vraiment fidèle, il a fait appel au producteur hip-hop El-P pour un Axolotl qui nous embarque dans ses circonvolutions inattendues. Mais le fan de base ne doit pas encore paniquer, ce n’est qu’une indication d’évolution, pas un revirement définitif. Il sera d’ailleurs définitivement rassuré dès le plus languide A Bit On The Side. Finn Andrews a donc bien compris que l’équilibre était nécessaire entre l’excitation de la nouveauté et le plaisir du connu et c’est sans doute cela qui rend l’écoute intégrale de cet album si gratifiante.
On peine pourtant à le reconnaitre en première écoute. Surtout que la voix est assez filtrée, comme mise sous l’éteignoir. Il y a dix ans, on avait déjà suivi ce groupe dans un premier virage plus sombre entre To The Runaway Found et Nux Vomica dont on retrouve la langueur sombre sur Low Lays the Devil. On sait donc qu’on va osciller entre ces deux pôles, entre l’électronique qui laisse toute la place à l’incantation de Finn et quelques éruptions sur Here Comes The Dead et de belles choses plus lascives comme In The Blood dont la densification montre une belle maitrise.
Oui, il peut aussi déclamer sur un fond presque electro le temps d’un King Of Chrome vraiment impressionnant. Ce récit redneck n’hésite pas à exploser de temps à autres et c’est délectable. Au moment où Nick Cave se calme sous les acclamations unanimes, on est tout de même contents que The Veils aime en rappeler les côtés plus expressifs (et plus enthousiasmants). Dans ce genre, Iodine & Iron est parfait avec son piano élégiaque.
Après avoir exploré les autoroutes du rock indé, les voilà de retour dans la cave pour notre plus grand plaisir. On s’éloigne donc du rock dense de Time Stays, We Go pour revenir à la façon plus sombre de Nux Vomica. Ce ne sont pas de vieux fans qui vont renâcler pour le coup…
Découverts la même faste année 1994, Pulp et The Divine Comedy constituent toujours des repères 31 ans (ouch...) après. Le hasard veut qu’ils nous reviennent tous deux en 2025, dans une bonne forme qui semble imperméable au passage du temps.
Le côté résolument hors du temps, hors de ce temps plutôt, facilite sans doute la prise d’âge de la musique de Neil Hannon. Le talent faisant le reste. (…)
Non, je n’aurais jamais pensé critiquer l’actualité d’un groupe comme Pulp (on en avait parlé ici pourtant). On craint d’ailleurs souvent ces retours venus de nulle part tant la fibre nostalgique permet de plans marketing. Personne ne pense une seconde qu’Oasis se reforme sur des bases artistiques et pour proposer du matériau neuf et excitant.
C’est dans ce contexte un peu suspicieux que (…)
Dansante et hédoniste, la musique de Snapped Ankles se veut une distraction volontaire, un mécanisme de survie assumée plutôt qu’un aveuglement négation. Et c’est vraiment vital ici et maintenant. La danse comme manière de rassembler et d’évacuer. Pourquoi pas, surtout que ça n’inhibe pas l’action par ailleurs.
Surtout que sur le cinquième album de la formation londonienne n’est pas (…)
En matière de critique, tout est question de perception. Certes, on tente de définir le contexte, de placer une œuvre dans une époque au moment où elle se déroule (oui, c’est compliqué) mais souvent, on essaie en vain de définir nos affinités électives. Et puis si on n’arrive pas à expliquer, rien ne nous empêche de partager. Ainsi, on a adoré tout de suite ce que faisait Squid. En alliant (…)