mercredi 28 décembre 2016, par
Les reportages sur les groupes de rock font souvent état de leur gloire, de longues tournées, des fans. Il semble que ce ne soit pas le cas pour A Divorce Before Marriage (que je n’ai pas vu) puisqu’il semble s’attarder sur la vie quotidienne de ceux qui ne sont pas des stars. Ça partait pourtant bien, avec une petite notoriété vers 2006. Et puis vlan, l’industrie musicale fait le plongeon et ce sont ces formations de taille modeste qui en font le plus les frais.
Ils se redresseront pourtant, étant notamment un des pionniers du crowdfunding. Ils n’ont donc jamais cessé leur activité, on les a d’ailleurs retrouvés avec un plaisir immense pour la tournée marquant leurs dix ans, mais cet aspect ‘vraie vie’, entre boulots à plein temps et tournées, est presque tabou, ce qui devrait rendre ce reportage assez intéressant.
Ce dont nous parlons aujourd’hui, c’est de la musique confectionnée spécifiquement pour ce film. Comme une des réussites d’I Like Trains est d’avoir réussi à mêler des chansons avec des sons et ambiances post-rock, il semble logique qu’une fois la voix (belle et grave) ôtée, on se retrouve fort logiquement face à un album qui tend franchement vers le post-rock. Ce qu’on avait déjà constaté pour un ancien EP de Noël. On remarque aussi qu’ils ne se sont pas souvent frotté à l’exercice de l’illustration sonore, au contraire de formations comme Mogwai, 65 Days of Static ou Explosions In The Sky.
Dans les nombreuses sous-catégories du genre, on est plutôt dans l’arpège cher à ces derniers sur tout cet album, avec une batterie notablement plus légère. A vue de nez, il s’agit de versions de morceaux existants, prouvant à la fois leur côté versatile puisqu’ils tiennent très bien la rampe comme ça mais semblent moins originaux et percutants que leurs pendants chantés. C’est assez rare pour être signalé, et montre que ce ne sont pas uniquement des morceaux de post-rock sur laquelle la voix grave de David Martin aurait été plaquée a posteriori.
Un bel exercice de blind-test pour le fan qui reconnaitra les riffs de Stainless Steel au détour de Wharfe. Et si on a droit à quelques belles accélérations du côté de X, la seconde partie de l’album est plus lente, plus proche de l’ambient pur. C’est donc très atmosphérique (Misspent Youth), de la musique de matin d’hiver seulement peuplée d’un piano rêveur (Lock 19). Il est toujours bon d’avoir des nouvelles de ce groupe cher à nos cœurs de toute façon.
Si Mogwai est un des premiers noms qui vient à l’esprit quand on parle de post-rock, ils en ont abandonné bien des recettes il y a fort longtemps. C’est sans doute cette volonté d’évolution, certes mesurée mais constante qui leur permet ces 30 ans d’existence déjà et de nous gratifier d’un onzième album.
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