Accueil > Critiques > 2017

Nadine Khouri - The Salted Air

lundi 13 mars 2017, par marc


Il est des personnalités qui savent se rendre tout de suite familières. Le cas de la Libano-Britannique Nadine Khouri est assez frappant à cet égard. Une voix suave, toute seule ou presque sur le premier morceau et on est d’emblée captivés, captifs. Mais elle ne poursuit pas cette veine qui rappelle quelques excellents souvenirs de Dead Can Dance ou Nico et elle enchaîne avec une belle ampleur dès I Ran Thru The Dark qui monte sur des cordes soyeuses.

La voix est belle, grave et posée. Elle n’a besoin que d’un peu de piano pour faire prendre son envol à un Jerusalem Blue d’une langueur délectable. Elle trouve en tous cas le niveau de niveau de romantisme qu’il faut sans doute aidé par cette vieille connaissance de John Parrish (le producteur de P.J Harvey entre beaucoup d’autres choses). Elle se place donc assez vite dans la lignée des chanteuses qui nous sont chères, de Marissa Nadler à Emily Jane White.

Quand le ton se fait plus dissonant (mais très légèrement tout de même), c’est dans la mesure d’une Lisa Germano (Daybreak) qui aurait pris des vitamines. Parce qu’il y a aussi des moments plus minimaliste où la voix n’est supportée que par quelques cordes, retrouvant la même nudité hiératique que Bat For Lashes (The Salted Air).

Et quand un morceau comme You Got a Fire commence sur un mode mineur et n’accroche pas l’attention, il peut réserver une belle montée et se révéler long en bouche comme certains bons Feist. Elle n’a pas besoin de grand’chose pour s’exprimer. Quelques chœurs, un martellement et Shake it Like a Shaman prend son envol. Un peu d’orgue et on a la belle balade Catapult.

Cette litanie de noms de chanteuses pourrait faire croire à un manque de personnalité mais il n’en est évidemment rien. C’est un talent affirmé qu’on vous propose ici, et si les noms évoqués vous plaisent, vous ajouterez sans problème Nadine à la liste.

http://www.nadinekhouri.com/music/

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Raoul Vignal – Shadow Bands

    On apprécie toujours le retour d’un ami de longue date, surtout s’il reste empreint d’une grande beauté. Comme on l’avait signalé à la sortie du précédent Years in Marble, il s’éloigne d’influences comme Nick Drake (avec un picking virtuose) pour favoriser un mid-tempo qui coule de source comme South, Brother qui relate ses retrouvailles avec son frère qui vit en Espagne. La finesse d’écriture (…)

  • The Golden Son - I am Who am I

    On l’a dit, on connait remarquablement peu d’artistes pour les plus de 2000 critiques écrites ici. Pourtant quelques camaraderies virtuelles ont pu se développer. A force de commenter les albums de The Imaginary Suitcase, j’ai même eu droit à une écoute préliminaire de cet album. Ceci est juste une petite mise au point au cas où vous viendrez fort légitimement douter de mon objectivité en la (…)

  • Bright Eyes - Five Dices All Threes

    Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
    Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)

  • Fink – Beauty In Your Wake

    Un écueil fréquent auquel se frottent les artistes à forte personnalité est la répétition. Quand on a un son bien défini, un univers particulier, les variations sont parfois trop subtiles pour être remarquées ou remarquables. Si vous avez écouté deux albums de Stereolab vous savez de quoi on veut parler. Si on identifie un morceau de Fink assez vite, il y a malgré tout suffisamment d’amplitude (…)