vendredi 25 août 2017, par
Certaines formations peuvent avoir des contours aussi variables que leurs morceaux. Le collectif Broken Social Scene s’était révélé il y a bien longtemps et au-delà d’une qualité qui ne semble pas baisser, leur simple survie est une source d’étonnement. Comment autant de talents peuvent-ils s’entendre à ce point, ne serait-ce qu’épisodiquement ? Ceci dit, leur retour se place dans un mouvement général qui voit revenir quelques formations emblématiques de la décennie passée comme Spoon, Clap Your Hands Say Yeah, Arcade Fire, Fleet Foxes mais aussi bientôt Wolf Parade, LCD Soundsystem, The National, Stars ou Destroyer.
S’ils ont précédé la vague représentée par Arcade Fire de quelques années, on pense aux bons souvenirs de la bande Buttler/Chassagne sur le premier morceau. Mais c’est une autre bande, de Toronto et pas de Montréal. Ni de Vancouver d’ailleurs, puisque le rapprochement avec leurs cousins de The New Pornographers est possible, comme s’ils avaient passé ces derniers au concasseur. Le rapprochement avec le collectif de Vancouver n’est d’ailleurs pas anodin, même s’il est illusoire de les renvoyer dos-à-dos. On peut par contre constater que le résultat du mélange a sa personnalité propre et que la variété des chanteurs ne vient jamais tempérer la cohérence.
Dès Halfway home, on retrouve aussi des chœurs, des cuivres, et une couche de mollesse dans le son pour ne pas glisser vers le clinquant. Outre le talent cumulé assez dingue des membres du collectif, il est remarquable de constater qu’il y a une ‘patte’ ici, même si on se rapproche plus clairement de ce qu’on a entendu chez Brendan Canning que, disons, sur le dernier album de Feist.
Le chant est toujours très étrangement placé loin dans le mix mais on y distingue toujours la voix féminine sur Protest Song (celle d’Amy Millan de Stars qui reviennent très bientôt) et encore plus sur la plage titulaire ou la personnalité vocale de Feist donne l’impression de percer le voile sonore de ces morceaux-cocons. Lesquels profitent d’un son de guitare relâché qui donne une personnalité et de la cohérence entre les albums.
Ce qui fait donc leur charme, c’est la composition et le son aquatique avec des cuivres qui font la brasse coulée, épais sur Protest Song mais laissant tout l’espace à de belles choses rêveuses comme Skyline ou plus incisives comme Vanity Pail Kids. Les rythmiques rappellent que Do Make Say Think fait partie de la bande (Please Take Me With You). On retrouve donc un plaisir certains ces envolées étouffées (Please Take Me With You), cette grosse poussée sans augmenter le tempo (Mouth Guards of the Apocalypse), le son son cotonneux qui enveloppe Tower and Masons. Sur Hug of Thunder, ce n’est pas à proprement parler une montée mais une poussée sonore, des couches qui se superposent et se répondent. Rendre tout ça lisible n’est pas la moindre des performances du groupe.
On retrouve donc avec un plaisir certain cette bande à l’allure de dream-team dans ses morceaux doux et tortueux à la fois, empreint d’une singularité qu’on ne soupçonnerait pas venant d’un collectif a priori hétéroclite et d’une vitalité réjouissante de la part de si vieux amis. Le temps n’est pas toujours assassin et peut bien servir certaines formations. Le collectif de Toronto a en son sein de grands musiciens (Brendan Canning, Kevin Drew…) et trois chanteuses de premier plan (Feist, Amy Millan de Stars et Emily Haines de Metric) et montre quinze ans après ses débuts une belle vitalité et une personnalité très marquée. Un belle occasion de rentrer dans la bande si vous ne les connaissiez pas encore.
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. C’est via un album soyeux qu’on écoute encore beaucoup 20 ans après qu’on a fait connaissance du talent tellement attachant de Leslie Feist et on n’a jamais décroché parce qu’elle ne nous a jamais déçus non plus.
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. Et c’est avec le délicieusement psychédélique In Lightning qu’elle revient (...)
Il me faut commencer par une confession : j’ai un peu de mal avec les accents québécois trop typés ou le créole en chanson (seulement en chanson, je précise...). C’est comme ça donc cette écoute commençait par un petit handicap. Alors on se lance, histoire de voir si on arrive au bout d’une écoute. Et ça marche, alors on recommence, encore et encore.
Pourquoi ? Parce que le ton pop est parfaitement (...)
Il est troublant de noter le retour de Metric quelques semaines après celui de Stars. On associe mentalement les deux groupes de Toronto parce qu’ils sont contemporains, que les chanteuses ont toutes deux participé à des albums de Broken Social Scene et surtout parce qu’ils ne nous ont jamais vraiment déçus.
On sait tout de suite qu’on ne le sera pas cette fois-ci non plus grâce à Doomscroller. Leur (...)
Même s’il y a eu quelques années fastes, même Jean-Louis Murat ne se montre pas aussi productif que Spender Krug. Lui qu’on a croisé avec Wolf Parade, Sunset Rubdown, Swan Lake et Moonface avec ou sans Siinai officie depuis l’an passé aussi sous son propre nom. Fading Graffiti n’avait pas laissé un souvenir impérissable. Mais connaissant le bonhomme, on savait qu’il ne faudrait pas attendre longtemps (...)