mercredi 6 septembre 2017, par
Ici, on a toujours privilégié la critique et l’analyse plutôt que le versant personnel, on a toujours dit ‘on’ au lieu de ‘je’ mais bon, on a une vision différente pour certains artistes et il est aussi illusoire et inutile de la cacher. Ainsi le premier texte que j’ai écrit sur un album date de 1992 (non, il n’existe plus de trace du méfait) et traitait d’Amused to Death de Roger Waters, grand album au demeurant. L’ancien bassiste de Pink Floyd n’en a d’ailleurs rien sorti depuis, privilégiant de lucratives tournées de son classique The Wall.
On ne va pas pouvoir vous faire une comparaison avec ce que produit son meilleur ennemi Dave Gilmour pour la simple raison qu’on n’écoute plus ce que fait ce dernier et qu’on a eu bien de la peine à arriver au bout de l’infiniment soporifique collection de chutes de studio présentée comme album de Pink Floyd il y a 3 ans. Sachez simplement qu’il s’agit d’un vrai beau nouvel album tout neuf. Enfin, nous discuterons de cette dernière épithète plus tard si vous le voulez bien.
Pas de vieille gloire de la guitare ici comme Clapton sur The Pros and Cons of Hitch-Hiking ou la magnifique collaboration de Jeff Beck sur Amused To Death. A la place, on a droit à Nigel Goodrich (producteur historique de Radioheadnotamment) et aussi Jonathan Wilson. De quoi l’ancrer un peu dans l’époque même s’il n’a jamais de sa carrière couru après le son à la mode. Il a contribué à façonner celui d’il y a 40 et 50 ans, ne l’oublions pas. Donc le son est préservé, faisant pour une fois la part plus belle aux cordes. Enfin, celles des violons plus que celles des guitares et ça fonctionne bien.
Les sons de synthé sont évidemment bien reconnaissables, donnant même un air rétrofuturiste à Picture That. Sauf que l’ancien futur dystopique est devenu notre présent. Cet entrechoquement est en fait bien troublant. Sur Animals de Pink Floyd (qui a quand même 40 ans…), c’était Orwell qui servait de base. Maintenant, l’Amérique de Trump peut servir de matériau. De même, s’il annonçait Welcome to The Machine en 1975, nous y sommes bel et bien, ce qu’une série comme Person of Interest (aussi peu crédible soit-elle) a détecté en exploitant logiquement ce morceau légendaire. Donc au lieu d’un ‘Je vous l’avais bien dit’ peu constructif, Waters se concentre sur l’ici et le maintenant, avec en plus une patine vintage. Ceci dit, ce Picture That et son point de vue fort (Picture a leader with no fucking brains ) est un de ses meilleurs morceaux. On note aussi une mélodie bien convaincante sur Is This The Life We Really Want ?
Grosse patate, gros déboulement, quelques incrustations sonores parce qu’on ne refait pas. On note aussi une grosse louche de clins-d’œil çà et là pour vérifier le degré d’implication du fan. Citons pêle-mêle les paroles prises à des conversations téléphoniques ou à la radio, l’écho (The Last Refugee). Il semble cependant avoir trouvé un certain équilibre entre un paquet de références et un résultat qui ne sonne finalement pas comme trop daté. Mais n’attendez pas non plus un album au son de 2017 même si on ne se place pas non plus dans le sillage direct de Post-War dream.
Oui, sa balade Broken Bones a déjà l’air entendue. Même le son de guitare est celui de Wish You Were Here. Mais il y a des cordes (sobres) et un peu de slide et ce morceau décolle. Il s’époumone fatalement et si ce n’est pas ce qu’on peut appeler une grande voix, il a toujours compensé par un engagement de tous les instants. Comme il reste un des plus grands noms du Classic Rock, il a donc tous les droits en la matière, il a inventé ce style grandiloquent après tout. Que le premier fan de Father John Misty lui jette la première pierre. Evidemment, quand ça tourne au slow, ce n’est pas toujours léger, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande non plus. Que celui qui n’a jamais vibré sur The Tide Is Turning me jette le premier vinyle.
Inspiré, bien entouré, remonté contre un monde qui ressemble presque aux dystopie , le vétéran Roger Waters nous livre un album qu’on n’attendait pas, 25 ans après un Amused To Death très cher à nos cœurs pour des raisons diverses et variées. L’ancien bassiste de Pink Floyd sort de nouveau les griffes et on y croit de nouveau, l’équilibre étant trouvé entre actualité et références obligées. Ce qui nous vaut quelques moments de bravoure assez bienvenus.
Un album d’inédits sortis pour le Record Store Day, ce n’est pas a priori la proposition la plus alléchante de la part de Wire, même si une discographie étalée sur 43 ans et des setlists imprévisibles regorgent de morceaux peu ou pas entendus. C’est sur le papier donc un album pour fans exclusifs, pour collectionneurs compulsifs et dont le résultat est hétéroclite. Enfin, tout ça serait vrai (…)
Parfois la sortie d’un album nous prend par surprise : on ne l’avait pas vu venir, on n’avait pas suivi les annonces.... Parfois, la surprise est même double car on apprend que c’est la "Part 1" et qu’il y aura donc une deuxième fournée, à l’Automne 2019 précisément. C’est le scénario pour ce nouvel album de Foals.
Car Foals, c’est un groupe qu’on suit désormais sans déplaisir, sachant (…)
Le point d’entrée d’un groupe, l’album qui nous l’a fait découvrir, est loin d’être anodin, et conditionne l’image qu’on en aura pour le reste de leur carrière. Quand on découvre leurs débuts, tout va bien, mais il arrive qu’on l’aborde par la bande sans le vouloir. C’est ainsi que j’ai découvert Jesus and The Mary Chain via leur atypique Stoned and Dethroned et Ride à travers Carnival of (…)
“L’album WIRE était en phase avec la mentalité du groupe, Nocturnals Koreans l’est moins, ou, plus précisément, c’est l’état d’esprit du groupe qui est moins en phase avec l’album. La règle du jeu ayant été pour ce disque de ne se fixer aucune limite en matière de triche sonore, si cela pouvait le faire sonner mieux.” (Colin Newman, avril 2016)
Bon, autant vous l’écrire de suite, ce court (…)