jeudi 14 septembre 2017, par
Il ne faut pas banaliser l’excellence. Parce qu’elle reste l’exception. Pourtant, certaines formations en ont fait leur fonds de commerce, à un tel point qu’on ne se surprend même plus à adorer album après album après album. Painted Ruins est ainsi devenu un des albums les plus attendus de l’année tant le groupe nous avait habitués à de très bonnes choses. Leur brevet d’invincibilité ne sera pas écorné cette-fois-ci même s’il faudra plus de temps pour s’en imprégner et si l’évidence lumineuse se remarque dans des détails plus que dans l’ensemble.
Quand les mots ne sont plus suffisants pour l’analyse, on se rabat sur une métaphore plus ou moins poussée. Le plaisir d’un jardin labyrinthe est celui de la balade sans but précis, pas l’énervement de ne pas trouver la sortie. Et dans ce labyrinthe-ci, il faut avouer qu’on a pris du plaisir. On est parfois en peine d’expliquer ce qu’on y a vu précisément, il semble que toutes les visites étaient presque identiques mais pas vraiment. Chaque tour nous a fait découvrir des coins nouveaux ou pas du tout, et le paysage semblait se déplacer avec nous. D’ailleurs, on retrouve cette comparaison sur Losing All Senses
But it’s a maze and there’s nothing to be found
It just leads me away from my end goal
Mourning Sound et sa basse presque curesque était déjà connu et fait toujours son petit effet. La mélodie est plus identifiable surtout. Parce que les lignes mélodies sont toujours tortueuses mais ne sont jamais des prétextes à démonstrations vocales. L’album commence ainsi par un morceau qui n’est pas le plus limpide mais qui nous permet de reprendre contact avec eux.
Pour certains albums, il faudrait pouvoir évaluer un ratio écoute/commentaires. Parce que dans ce cas-ci, les écoutes sont vraiment nombreuses et les commentaires peu nombreux. Mais les écoutes peuvent se multiplier sans problème, permettant de noter ce qui nous plait le plus. On constate aussi un léger creux en milieu d’album avant de retrouver les moments les plus saignants. Three Rings monte bien haut, avec des strates qui s’enroulent en spirales, ce discret roulement, la mélodie de Neighbors est mélancolique à souhait et ils nous gratifient de passages vraiment puissants (Cut-Out) ou de magnifiques zébrures d’éclairs (forcément) électriques sur Sky Took Hold.
Certes, on ne sera pas long à décrire le plaisir d’écoute procuré par ce Painted Ruins, il n’en reste pas moins que la formation garde son style, ses qualités et ne semble jamais perdre son inspiration.
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