lundi 25 septembre 2017, par
Un des plaisirs les plus intenses procurés par cet étrange hobby de l’écriture musicale est de suivre l’évolution des artistes. Risquant la déception, certes, mais saluant l’audace et la variété quand c’est le cas. On est donc très heureux de voir revenir Bertier. Après un Dandy impeccablement coiffé, au cordeau et suivant son concept dans les moindres recoins, voici Anna & Roby.
Le principe de la formation reste le même. Les mots ciselés et les vocaux principaux sont toujours de Pierre Dungen, le visuel et les chœurs de l’épatante Lara Herbinia. Et puis il y a à la composition et à l’exécution quelques musiciens aguerris. Citons Yan Péchin (Bashung, Brigitte Fontaine, Rachid Taha…), Gil Mortio (Joy as a Toy), Florent Le Duc (Direction Festival Francofaune), Jean-François Assy (Daan, Yan Tiersen, Bashung, Christophe, Benjamin Schoos…).
Ça, c’est pour la partie ‘lisons le bref dossier de presse’. Pour l’aspect ‘critique’, commençons par préciser que le parlé/chanté de l’album précédent n’a plus cours. Notre ressenti est qu’on y gagne au change mais il faut admettre la part de subjectivité qui se cache là-dessous. Pour le reste, il y a toujours un concept, une idée derrière tout ça. Comme pour le précédent, c’est un duo qu’on nous présente, attirance des contraires, joies de la découverte, plaisir du partage.
Oui, l’ombre d’un certain Jaques Duvall plane sur cet album, notamment sur Anna. On ne sera donc pas étonnés que Bertier fait maintenant lui aussi partie de l’écurie Freaksville de Benjamin Schoos. Autre figure tutélaire, moins présente mais néanmoins inévitable, le fantôme de Serge Gainsbourg. Notamment par des clins-d’œil très discrets mais qui ne peuvent être que de l’hommage sur une pop aussi lettrée. On pense aux rires sur la fin d’Anatolie par exemple mais la pastiche n’est jamais à l’ordre du jour, notamment parce que le chant s’en éloigne sensiblement.
Si le nombre des collaborateurs pouvait faire craindre un résultat disparate, il n’en est fort heureusement rien. Et on se surprend au cours des nombreuses écoutes à isoler quelques moments bien fameux, qui nous ont permis de revenir encore et encore. Etrangement, pour ma part, ces moments-là sont plutôt concentrés dans la seconde partie, comme s’il avait fallu planter le décor et les personnages avant d’apporter le climax. Donc on peut se laisser vraiment aller à une mélancolie plus prégnante (Derrière Le Tableau), à un chorus qui monte, monte (La Poussière) ou encore à de belles envolées de cordes (Soda Light). Cet album plutôt littéraire laisse donc une belle place à la musique. Mais cet album ne se départit jamais de sa légèreté, voire peut livrer des moments aquatiques (Roby) sur cet album qui au niveau des éléments vise plutôt l’air.
Evidemment, votre connivence augmentera avec votre goût des jeux de mots pince-sans-rire et des rimes très riches (Ange Décu) mais pour ceux qui se posent en amoureux de la langue, Anna & Roby offrira en sus quelques solides moments de musique qui élargissent leur potentiel.
Normalement, on se concentre exclusivement sur l’aspect musical des choses. Même les musiques de film, série ou danse sont vues pas le simple prisme auditif. On va faire une exception ici parce qu’on l’a lu, Mes Battements d’Albin de la Simone. Et on a bien fait tant c’est un bonheur de sincérité et d’humour. Ce sont des anecdotes, un peu, des histoires courtes, des instantanés écrits et (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
Même si un peu de documentation est souvent fournie, c’est souvent au moment de boucler un article qu’on vérifie des faits, qu’on collecte des informations. Bref, alors que je m’apprêtais à dire que la voix du chanteur de iAROSS me faisait furieusement penser à celle de Colin Vincent entendu chez Volin et Muet, il se fait que c’est lui aussi qu’il a été guitariste de cette formation. Mais (…)
Rien n’est plus plaisant que de constater l’évolution des artistes. On avait déjà rencontré l’univers particulier de Sophie Djebel Rose, apprivoisé son ton particulier, on apprécie d’autant plus la façon dont elle élargit elle-même son univers. Moins folk, plus franchement gothique, ce second album la rapproche d’artistes comme Anna von Hausswolff dont elle ne partage pourtant pas la rage (…)
On ne va pas tourner autour du pot, si vous tenez à apposer une étiquette sur votre flacon d’Endless Dive, celle de post-rock adhèrera. Mais on est clairement à la limite du genre, avec une vraie personnalité qui dévie souvent vers le folktronica. Il faut dire que le ton très fortement mélancolique est encore augmenté par des incrustations de sons et dialogues fixés sur VHS ou cassette, voire (…)
Ce qui est étonnant avec les retours, c’est qu’on ne sait jamais combien de temps ils vont durer. Groupe actif dans les années ’80, ils étaient revenus il y a deux ans le temps d’un Echoing Reverie qui montrait un savoir-faire et une versatilité qui n’était pas à la portée du premier débutant. Ils sont donc de nouveau là pour de bon et on peut dire que les qualités perçues alors ne se sont pas (…)
Quelle est la vie des gens qui nous entourent, de ceux qu’on côtoie dans le bus par exemple ? C’est cette matière bien réelle mais fictionnelle qui sert de base thématique au troisième album des toujours brillants Pale Grey. Ils proposent ainsi quelques biographies fantasmées, avec 12 noms pour autant de morceaux et un peu moins de clips.
De quoi asseoir thématiquement un album maitrisé de (…)
Le hasard fait qu’on a dans la pile plus de disques furieux que d’habitude. Ou alors c’est un contexte musical dont on ne perçoit que des bribes. Ce qu’on aime aussi, c’est qu’il y toujours sur ces albums ces moments ou la tension ne passe plus par une certaine violence. Et pour cet album qui voit Raphaële Germser et Audrey Dechèvre entourer Lou K (Lucie Lefauconnier), ça n’a pas raté non (…)