lundi 2 octobre 2017, par
Si on ne devait dégager qu’un bénéfice collatéral à la déception d’Everything Now d’Arcade Fire, c’est celui de mettre en lumière la réussite d’autres groupes. On avait identifié ainsi une envie supérieure sur LCD Soundsystem et les qualités mélodiques et de sincérité du quatrième album de Bodies of Water nous rassurent et nous réjouissent parce qu’elles gardent le lien qu’on avait avec la formation californienne.
Bodies of Water pratiquait sur ses deux premiers albums une musique folk plutôt beuglée et qui fonctionnait vraiment parce qu’ils arrivaient à nous convaincre de leur sincérité. Il y avait aussi un sens mélodique assez renversant pour que ces chansons deviennent presque toutes des hymnes. On avait déjà connu un point d’inflexion chez eux avec un Twist Again qui avait plu malgré une constance en léger retrait. On les avait un peu perdus de vue, il faut être honnête mais on ne les avait définitivement pas oubliés même si le contexte
Pour simplifier, on pourrait dire que leur quatrième album propose une sorte de synthèse de leur deux façons. De leur première restent les voix toujours à l’unisson, une grande lisibilité (la belle simplicité de la plage titulaire) et un talent mélodique assez hors norme (Echoes) et constant. De leur évolution ressentie avec Twist Again ils ont gardé une réserve qui tranche avec le caractère échevelé de leurs débuts, ce qui leur permet de petits hymnes intimistes (Here Among You), d’oser la syncope sur Hold Me Closer et de rendre New World bien lancinant.
I’m Set Free liste des styles musicaux dont le chanteur semble se libérer. Et il faut constater, notamment sur cette bien jolie chanson qu’ils arrivent à s’affranchir des étiquettes. Ça reste de la musique pop dans son acception accessible mais le plus important, c’est qu’ils ont gardé cette propension à nous livrer de bons morceaux. A cette aune, on ne remarque même pas de baisse de niveau.
Même si on n’a jamais écouté de mauvais album de la part de la formation californienne, la surprise de cette quatrième livraison est tout de même bonne. Les marqueurs forts du début, l’époumonnement permanent ne sont plus de mise, certes, mais les voix à l’unisson et le sens mélodique jamais pris en défaut sont toujours là. De quoi leur conférer un statut à part sur une scène folk qui doit compter sur de fortes personnalités pour se distinguer du tout-venant.
Un écueil fréquent auquel se frottent les artistes à forte personnalité est la répétition. Quand on a un son bien défini, un univers particulier, les variations sont parfois trop subtiles pour être remarquées ou remarquables. Si vous avez écouté deux albums de Stereolab vous savez de quoi on veut parler. Si on identifie un morceau de Fink assez vite, il y a malgré tout suffisamment d’amplitude (…)
La veille musicale est un engagement à temps plein. Une fois qu’on a aimé un.e artiste, il semble logique de suivre sa carrière. Pourtant il y a trop souvent des discontinuités. Mais il y a aussi des possibilités de se rattraper. La présence de Vincent Dupas au sein de Binidu dont l’intrigant album nous avait enchantés en était une. On apprend donc qu’il y avait eu un album en mars et (…)
Il y a quelque chose de frappant à voir des formations planter de très bons albums des décennies après leur pic de popularité. Six ans après I’ll Be Your Girl, celui-ci n’élude aucune des composantes de The Decemberists alors que par le passé ils semblaient privilégier une de leurs inclinations par album.
On commence par un côté pop immédiat au très haut contenu mélodique. On a ça sur le (…)
Les chanteurs français folk-rock qui s’expriment en anglais sont légion et nous ont déjà valu quelques bons moments. On ajoutera donc le Breton Louis Durdek à une prestigieuse lignée qui comprend aussi des artistes comme The Wooden Wolf, JJH Potter ou Gabriiel.
Il est très compliqué de se singulariser stylistiquement sauf à quitter le genre, c’est donc la solidité des compositions et de (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)
Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts (…)
Un jour, on devrait faire gober la discographie d’Of Montreal à une AI et voir si elle arrive à prévoir la direction de l’album suivant. A notre peu algorithmique niveau, un album plus apaisé devait succéder au nerveux Freewave Lucifer f mais en abordant la douzième critique d’un de ses albums, on sait que la prédiction est difficile. Ce qui est compliqué en fait, c’est que le climat d’un (…)