lundi 16 octobre 2017, par
Voici un retour qu’on n’espérait plus. Tout d’abord parce que le hiatus semblait ne pas devoir avoir de fin. Ensuite parce que les deux plus créatifs de ses membres nous avaient gratifiés de tellement bonnes choses séparément (souvent meilleures que leur Expo 86 d’ailleurs) que le manque n’était pas là. Pour mémoire, citons pour Dan Boeckner Handsome Furs, Divine Fits ou Operators et pour Spencer Krug les merveilles de Moonface (tout seul ou avec Siinai), Sunset Rubdown ou Swan Lake. On le voit, mieux que des albums d’attente.
On les connait, on apprécie leur talent et leur éthique, et on se doutait bien que s’ils disaient avoir pris du plaisir à rejouer ensemble pour quelques festivals en 2016, ils en viendraient à recomposer ensemble. Avec Clap Your Hands Say Yeah, Arcade Fire, LCD Soundsystem, Vitalic, The National et Spoon, ils semblent s’être donné rendez-vous pour nous faire revivre l’année 2005.
Leur premier album commençait par un morceau hallucinant (You Are A Runner) qui nous a scotchés pour les douze années qui ont suivi. On n’en est pas là, mais on sent qu’il se passe quelque chose sur Lazarus Online. Bien plus que sur l’EP qui avait entériné leur retour mais aucun de ses titres n’est présent ici.
Si le son apparaît comme moins brut, ils ont gardé leur belle intensité. Ils n’ont pas mis d’eau dans leur vin, ni tenté de retrouver ce qui avait fait leur relatif succès. Ceci dit, ils capitalisent aussi sur leur expérience et leurs indéniables qualités. Par exemple, il y a ici de la pulsation. Toujours, partout. C’est une union de talents et il m’a fallu un peu de temps (et une demi-douzaine de projets parallèles) pour en distinguer les éléments. La force d’incantation est Boecknerienne mais les claviers moins secs sont Kruguiens. Dans le casting, il ne faut évidemment pas oublier l’excellente section rythmique qui apporte le gros son et la pulsation qui sont la colonne vertébrale des interventions des deux comparses du devant de scène.
Tout n’est pas renversant (Files On The Sun par exemple) mais il n’y a rien à jeter non plus, leur engagement fait encore et toujours la différence. Ils passent parfois en force, certes, mais ça passe toujours. De plus, certains morceaux se permettent de se relancer. Il faudra sans doute attendre un concert pour voir ce que la remontée de Files On The Sun peut donner, ce que le roulement de batterie implacable de Weaponized réserve.
Dans les qualités qu’ils ont su garder, on citera aussi l’étrange groove de Baby Blue, avec des sons que Krug a utilisé chez Moonface première époque et des changements d’accords qui frappent fort et juste (King of Piss and Paper).
Le retour de Wolf Parade est une bonne surprise parce que ce Cry Cry Cry est supérieur à l’attente, laquelle n’était pas il est vrai à la hauteur des talents de Boeckner et Krug. Le meilleur retour d’une année qui n’en manque pourtant pas ? C’est bien possible.
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