jeudi 19 octobre 2017, par
La fange la plus jeune de ce lectorat (existe-elle du reste ?) pourrait ne pas se souvenir de cette chose étrange et protéiforme qu’on a autrefois appelé la blogosphère. Ensemble hétérogène de bloggeurs qui ne s’étaient pas encore réfugiés sur les réseaux sociaux, ils pouvaient se rassembler le temps d’un projet. Il y eu ainsi un classement des bloggeurs et le premier lauréat fut Ramona Falls. Autant dire que dans ce petit monde des amateurs d’indie de la fin des années 2000, le projet de Brendt Knopf avait la cote. On est donc assez surpris de la discrétion de cette sortie.
Knopf nous avait déjà enchanté avec Menomena (qui a continué sans lui tout en restant intéressant) et nous est aussi revenu avec Matt Berninger (la magnifique voix de The National) sous le nom d’EL VY. Mais c’est une autre histoire.
On avait largement apprécié son précédent Prophet et on retrouve en effet pas mal de choses qui en ont fait le sel. Prayers nous fait revivre ce goût de la syncope, ces morceaux hachés et fluides à la fois. On retrouve donc des soubresauts, de la tension, une batterie aux aguets, de la luxuriance. Et un peu plus de corps sur Which Side Are You On ? Il faut donc attendre le quatrième morceau pour trouver ce qu’on est venus chercher.
On est revenus aussi pour un I Wish I Could en apesanteur, avec une mélodie qui frappe juste. Et dans le détail, il se permet de courts intermèdes au piano pour aérer un ensemble qui n’était du reste pas étouffant. On note aussi de judicieux violons synthétiques (Come Pick Me Up). Le hasard met cet album sur notre route en même temps que celui d’un autre ancien collaborateur (certes plus occasionnel) de Menomena : Joe Haege en tant que White Wine qui en comparaison semble plus intransigeant et saignant. Mais bon, les deux ont leur charmes qu’il serait malvenu de bouder.
Evidemment, plus de dix ans après la découverte de Menomena, un nouvel album de Ramona Falls ne nous prend plus par surprise. Mais s’il y a moins de moments transcendants, on prend toujours du plaisir à le retrouver.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
Toujours aussi (...)
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