lundi 15 octobre 2018, par
Les bons concepts ne suffisent jamais à faire de bons albums mais une bonne base de départ aide souvent. Ce sont donc deux batteurs qui sont à l’initiative du projet. Jean-Michel Pires (Bruit Noir mais aussi collaborateur de Mendelson, Oiseaux-Tempête et Sebastien Schuller) et Anthony Laguerre (Noctura, Filiamotsa) ont une belle carrière déjà mais surtout une bonne bande de potes talentueux rencontrés au fil de leur discographies respectives.
On retrouve donc une foule d’invités dont G.W. Sok, initialement du groupe batave The Ex mais qu’on avait aussi retrouvé sur le très bon second album de Filiamotsa. Comme avec le groupe de Laguerre, il vient poser sa voix et sa conviction. Son Rue de Seine joue beaucoup sur la répétition, avec une histoire d’amour parisienne. Ou du fantasme des amours françaises contrariées (la faute à leur verbeux cinéma d’auteur sans doute).
Deux batteries, ça permet de moduler une pulsation et une accélération en même temps pour apporter variation et intensité. Le résultat est vraiment convaincant sur Extremophile qui profite aussi d’un simple arpège pour décoller. Le rythme est très présent mais ce n’est pas une démonstration de force de batteurs. C’est en effet la scansion qui porte Religion. Il y a aussi du chant (Beautiful Again) et c’est ce qui s’éloigne le plus du concept de base. Le résultat garde de la tension et la voix de Benoit Burello est suffisamment élastique pour assurer le grand écart.
Ce qui rend aussi cet album finalement facile d’accès. Evidemment, certains morceaux sont plus bruts (Burn It All) ou rentre-dedans (Club Cactus). On n’est pas loin des délires de Battles (ou du math-rock en général), l’implacable rigidité rythmique en moins.
L’album prend encore une autre dimension sur la fin et l’emploi du français. Pascal Bouaziz de Mendelson est forcément à son aise dans l’exercice et en profite pour pousser le bouchon encore un peu plus loin sur l’assez hilarant La Culture. Le morceau final, Une Cigarette avec l’actrice Marie Cambois est quant à lui une grosse claque entre intensité et rythme.
Une bonne collaboration réclame de bons collaborateurs, c’est une vérité qui réclame aussi une bonne idée de base. Voilà un album qu’on a envie de défendre. Parce qu’il repose sur un concept fort (deux batteries et des intervenants vocaux) et des comparses de première bourre. Parce qu’il frappe comme peu de formations actuelles, parce qu’il intrigue toujours et enchante souvent.
Anglais né au Pérou, Caesar Spencer réside aujourd’hui en France. Une origine qui lui permet de présenter un mélange subtil entre traditions anglo-saxonne et française s’était déjà retrouvé sur Maxwell Farrington et le Superhomard. Disons-le d’emblée, la voix est un peu plus assurée ici et est une des points positifs de cet album. Nous verrons qu’il y en a bien d’autres.
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