lundi 4 mars 2019, par
Après les avoir vus en première partie de Clap Your Hands Say Yeah, une chose semblait évidente, Fastlane Candies en avait encore sous la pédale. Surtout que pour avoir vu la formation américaine qui tenait la tête d’affiche à leurs débuts, on sait que la marge de progression d’un groupe existe toujours.
Repérés sur un prometteur EP, on avait suivi les Liégeois avec un bon premier album. Le hiatus de 5 ans qui a suivi a permis à ses membres de se ressourcer avec d’autres projets musicaux (Mini-Sultan…) ou littéraires. Notons aussi qu’ils sont passés de Jaune Orange à Freaksville records (ils ont remonté un peu la Meuse donc).
D’emblée, ils mettent leurs beats sur la table et arborent leurs synthés comme leurs concitoyens et anciens coreligionnaires de Piano Club. Lester est-il un clin d’œil à Esther ? Sans doute que non mais l’idée est amusante. Mais le résultat est sensiblement différent de Fantasy Walk de la bande d’Anthony Sinatra qui lorgnait sans vergogne sur le disco alors que les Fastlane Candies misent plutôt sur un son compact pour étancher leur curiosité post-punk. Après toute une génération de groupes belges de toutes les régions obnubilés par dEUS (de Ghinzu à Daan), il est rafraîchissant de constater que d’autres voies sont explorées.
Ils ne reculent même pas devant l’emploi du français, ce qui est aussi une manière de montrer son assurance. Enfin, c’est surtout une somme des expressions francophones utilisées par les locuteurs d’autres langues qui est convoquée sur C’est La Vie. Cette façon de faire de la pop en français sans se laisser enfermer dans le carcan passéiste de la chanson française est assez réussie.
Finalement les deux genres de pop à guitare et pop à synthés ne se jugent que sur les hauts faits et tenir la distance d’un album n’est pas donné à tout le monde. Comment évoluer quand on pratique ce genre ? La solution ici est de faire autrement, de céder à d’autres envies. On a alors le sombre et dense Make Or Break qui porte fièrement son influence presque post-punk. C’est peut-être le meilleur morceau de l’album, parce qu’il arrive à encapsuler mine de rien tout ce qu’on aime dans le genre, l’aspect lancinant, une étreinte subtile mais tenace qu’on retrouve aussi dans la lenteur d’En Boucle.
Il y a aussi cet étrange Bye Bye Sayonara qui avait été envoyé comme single annonciateur. Étrange en tant que single donc mais qui dans le contexte de l’album semble une tentative réussie de synthèse de ses deux inclinations (une bombastique et une plus sombre) et en fait logiquement un de ses fort bons moments de l’album. Le chant féminin est plus effacé mais ils ont pensé à amener des résurgences qui doivent donner leur effet maximal en concert (on ira vérifier si l’occasion se présente).
Cette force de frappe indéniable nous rappelle les des sons de certains Cure (New Order ?) plus ou moins récents. La progression se fait donc par la densité, montrant que maturité et ennui ne sont pas irrémédiablement liés et rappeler les grands moments du passé aide aussi. Ce qu’avaient déjà fait Clap Your Hands Say Yeah au fond…
Noyé dans un flot continu de sorties et d’envois, on a sans doute du mal à évaluer l’effort insensé requis pour sortir un album. Si on a attendu entre les EP et cette collection plus complète qui sort chez La Couveuse, le temps a fait son œuvre et visiblement poli le propos de la Belge Clemix. Ce qui marchait par surgissements s’est mué en style, avec un album paradoxalement plus constant que (…)
On avait parlé d’un premier album sensible du jeune artiste belge Auguste Lécrivain. Si vous avez écouté (c’est bien), sachez que l’évolution est manifeste. Exit la chanson française ‘canal historique’, exit les tentations bossa, voici le temps d’un groove plus en phase avec son époque. Plus qu’un ravalement de façade, on peut parler de reconstruction, mais avec les matériaux d’origine. Un (…)
A l’époque d’un premier album aux teintes folk en anglais qui nous avait beaucoup plu, quelques morceaux sortis discrètement (ou pas officiellement) avaient ouvert la voie vers la langue maternelle de la jeune Bruxelloise. On en avait brièvement parléd’ailleurs, manifestant une curiosité certaine. Le résultat est maintenant là, et on peut déjà dire qu’il plait aussi.
Comme souvent, le (…)
l y a plusieurs expressions qui attirent immédiatement notre attention. Et big band n’en fait pas vraiment partie. Mais il faut reconnaitre que les effectifs pléthoriques sont aussi une belle façon de susciter l’ampleur. C’est précisément ce qui rend Oootoko immédiatement sympathique.
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