lundi 18 mars 2019, par
Vu le recouvrement dans leur line-up, il est étonnant de voir que les sorties de Marble Sounds et Isbells sont souvent proches. Surtout quand on apprend que le hiatus de cette formation est dû aux temps difficiles vécus par son leader Gaëtan Vandewoude qui avoue être passé par une longue période de doute et d’impossibilité de créer avant que la machine ne se remette en marche pour ce cinquième album.
Le jeu des sept erreurs entre les deux formations du label Zeal Records ne durera pas longtemps parce que si elles s’adressent peu ou prou au même public, on a toujours su discerner leurs particularités. Isbells a toujours privilégié une intimité supérieure et une voix plus haut perchée, moins d’électricité aussi.
On ne fera comme toujours pas l’économie d’une comparaison avec Bon Iverdont le parcours présente quelques similitudes. Mais il faut reconnaître aussi que les Flamands sont restés plus intimes malgré un son qui a changé. Et cette intimité est aussi la seule limite qui dépendra uniquement de l’auditeur. Les amateurs de force pure et de lyrisme passeront leur chemin et même si on est clients du genre, le bon moment doit être choisi. Cette restriction de posologie est nécessaire pour que ces morceaux très délicats mais aussi très légers percolent en plein.
Billy était très délicat, pas loin de l’ambient et on note ici un retour à une forme plus classique. Il y a toujours cette voix un peu vocodée mais on note déjà une poussée dès Means To An End. On avait déjà noté un revirement un peu électronique avec le poignant Father proposé en single. Fort heureusement, le pathos n’est pas trop appuyé pour en faire un moment d’émotion.
Il reste aussi de petits moments de douceur pure et acoustique (Tired), de beaux paysages sonores en apesanteur. Et c’est presque mine de rien que Sosei est un très grand morceau notamment grâce à la luminosité des cuivres. A l’opposé, ils poussent même vers le mid-tempo sur The Utmost Way et cette petite poussée de fièvre toute relative leur va bien et usent de sons un peu distordus sur 2 Words.
On sait aussi qu’on retrouvera des montées, surtout quand le morceau commence de façon bien lisse et peu engageante (One Cause) avant un retour au slow le temps de HM Street qui propose une bien belle mélodie avant de logiquement reprendre l’air pour un final qui ne peut que s’embraser.
Vous avez tout compris, c’est très beau ce Sosei, délicat et charpenté à la fois, avec un cocon sonore qui enveloppe parfaitement ces morceaux à hauteur d’homme. En insérant des bouts d’intensité dans cette délicatesse, Isbells atteint un bel équilibre et montre que leur évolution est constante.
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