mardi 3 septembre 2019, par
On avait découvert Cross Record (Emily Cross et Dan Duszynsi) en première partie de Shearwater. Le courant était si bien passé entre eux que le duo a formé Loma avec Jonathan Meiburg. Mais la vraie vie est passée par là et c’est en solo qu’Emily aborde ce nouvel album de Cross Record en attendant la suite de l’excellent premier album de Loma dont elle est aussi la chanteuse.
On constate d’emblée que l’ambiance a un peu changé, dégageant plus d’intimité dès What Is Your Wish, qui est une porte d’entrée sans concession. Licorice marque le vrai début de l’album, avec un son cotonneux qui enveloppe sa voix qui nous accompagne mine de rien depuis plusieurs années. Elle s’accompagne parfois d’une belle densité d’électronique (Y/o Dragon) et ce sont les percussions qui charpentent The Fly. Et puis ce sont de vrais beats sur Hollow Garden qui apportent un beau contrepoint à la relative répétition et supportent ce qui ressemble à une montée. On apprécie aussi la richesse de la fin de An Angel, a Dove.
C’est un album qu’il faut aller chercher, qui n’augmentera jamais le tempo, rendant l’écoute un peu exigeante. Mais gratifiante aussi. On songe à une version moins désolée des tellement uniques premiers albums de Susanna. I Release You (dont on devine l’origine) est empreint de cette grâce hiératique. Face Smashed, Drooling arrive aussi à susciter de l’émotion dans ce recueillement. Quand la mélodie est plus lumineuse et ample, on navigue dans les eaux de Bat For Lashes (PYSOL My Castle, The Fly).
Voici un album de la catégorie de ceux qui grandissent au fil des écoutes. Moins spectaculaire que ce qu’on a pu entendre chez Cross Record en tant que duo ou chez Loma, il n’en recèle pas moins de discrètes pépites. A conseiller sans réserve donc.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
Toujours aussi (...)
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