lundi 28 octobre 2019, par
Vous racontez quoi à la réunions de parents quand vous avez un beau bulletin ? Cette analogie s’applique à la musique quand l’excellence appelle peu de commentaires. Celle de la Nantaise d’origine a pu prendre des couleurs diverses mais on était impatients de la retrouver. Histoires de J. était sans doute son meilleur album, embrassant la figure tutélaire de Véronique Sanson, on connaît pire question souffle.
Elle a pourtant décidé de ne pas poursuivre que cette voie, retrouvant un éclectisme et certaines audaces du temps de L’Eau (Ma Nature) et des compositions qui sont moins centrées sur le piano. Très orchestrée avec la voix poussée en avant, c’est de la chanson française haut de gamme avec tout ce que ça comporte de classe et de classicisme. On retrouve donc un souffle certain (Le Feu Aux Joues) et des envolées musicales dans les secondes parties de morceaux (Fausse Parisienne, César) qui restent courts.
C’est aussi un album de quadragénaire, classique pour cette génération (la mienne, celle aussi de son ‘frère de lait’ Vincent Delerm) qui s’ouvre sur une belle plage titulaire. Et sans doute que ce cap la pousse à regarder en arrière. Mais loin des poncifs, ce n’est pas pour faire un semblant de bilan mais pour des évocations précises sur on Souvenir Me Prend Ce Soir ou Racines d’Or qui suit de façon peu anodine Fausse Parisienne.
Ce qui reste est aussi important. Elle est toujours d’une sincérité juste, jamais plaintive ou impudique. Cette pudeur lui a toujours permis de se frotter aux sujets les plus délicats ou inhabituels. Essayez de traiter d’une césarienne et réussir ça, pour voir (César). Ou alors un enterrement, magnifiquement et sans pathos (Un Adieu). Et puis il y a toujours au moins un morceau qui ramène au sexe, de façon plus évasive cette fois (Soixante-Neuf).
Jeanne est toujours une chanteuse exceptionnelle. Elle peut pousser vraiment, l’a prouvé par le passé mais est passée à autre chose. Elle se concentre sur la justesse des émotions, son élasticité permettant une subtilité jamais prise en défaut.
Moins immédiat sans doute que son excellent prédécesseur, cet album contient toute ses qualités déjà identifiées. On la pensait s’engouffrer dans sa voie Sanson mais elle en a tiré une confiance qui s’exprime dans des arrangements plus riches. Très orchestré mais jamais pompier, il est au final moins flamboyant que son prédécesseur et comme à chaque fois, c’est touchant et juste.
Un talent ne vaut rien s’il n’est pas utilisé. C’est peut-être ce qui pousse Garz à composer et écrire pour des spectacles, pièces de théâtre et autres documentaires. Ce sont ces morceaux, soigneusement triés qui constituent ce Sur Commande. Le résultat donne l’impression d’écouter un album varié plus qu’une compilation hétéroclite. Un excellent point, déjà.
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