lundi 18 novembre 2019, par
On retrouve ici deux membres d’une même famille, celle de collaborateurs rassemblés autour du jeune Ed Tullett. On avait déjà dit tout le bien qu’on pensait de ses albums solo, de ce qu’il avait fait avec Novo Amor (et ce que ce dernier avait fait tout seul) ou derrière le premier EP d’Oliver Spalding. On les retrouve donc tous les deux pour un premier album qui se laisse logiquement apprivoiser en un rien de temps.
Première tâche de l’auditeur et du critique amateur, liquider la ressemblance plus que troublante avec Bon Iver. Les voix très haut perchées (ou vocodées) et l’écriture pointilliste étant deux marqueurs forts. On le répète donc, si la paternité et le patronage du style ne font aucun doute, on est souvent amenés à préférer cette bande-ci. Ces affinités électives ne s’annulent évidemment pas mutuellement mais une écriture et des arrangements plus directs rendent ceci plus touchant que ce que fait la toujours hors normes bande de Justin Vernon. Cette façon plus figurative les rapproche d’un autre côté de nos délicats compatriotes de Marble Sounds ou Isbells.
C’est un rien plus direct donc, d’emblée avec Ahamé qui ne cache pas ses soubresauts qui secouent un discret mais efficace gimmick. Il n’en faut pas plus pour présenter un style, pour susciter un attachement. Il faut toujours des morceaux forts pour incarner un style et Emissive (avec ses nappes de synthés) en est un.
C’est évidemment d’une délicatesse inattaquable (Xanax) sans jamais montrer la moindre velléité de mièvrerie et peut aussi se faire spectaculaire quand A Stop arrive à installer une belle intensité. La plage titulaire est plus franche, avec des beats plus présents, comme une synthwave au cordeau. Cette variation certes bien peu moderne fonctionne indéniablement. Ils ne reculent même pas devant un peu de sax (Everglades), de synthé (Bow Creek) ou de vocoder (Her Crescent), donnant une inattendue coloration eighties à cet assemblage subtil.
Plus qu’une version succédanée de Bon Iver, ce que produit le duo anglais est un conseil en soi. Ces jeunes talents-là sont en effet plus que des promesses, ils montrent depuis leurs débuts une constance dans l’excellence qui force le respect.
Pourquoi les genres disparaissent-ils ? Ces symphonies de poche tellement présentes et attachantes ont un peu perdu de leur lustre et c’est un peu dommage. Parmi ces orfèvres, citons The Annuals, Choir of Young Believers, Musée Mécanique, Fanfarlo ou Efterklang parce qu’il est toujours bon de se rappeler de bons souvenirs. Dans cette veine, on avait spécialement apprécié Einar Stray et on ne (...)
Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom Skinner au (...)
On ne peut pas dire que la paire formée par Maxwell Farrington et Le Superhomard (le producteur français Christophe Vaillant) se repose sur les lauriers d’un premier album remarqué. Après un EP il y a deux ans et une tournée intense, voici déjà le second album en peu de temps sur le toujours excellent label Talitres.
Australien établi à Blinic en Bretagne, Maxwell Farrington propose sa belle voix de (...)
Il faut se méfier des avis trop rapides, des débuts d’albums trompeurs. Ce sur les morceaux initiaux du premier album de l’artiste flamande (née Hanne Hanegraef) installée dans le sud de la France doivent beaucoup aux voix, dédoublées. Quelque part entre Camille et Agnes Obel, ces morceaux intrigants et séduisants à la fois ne représentent cependant qu’une facette d’Heeka.
Une fois mis en confiance, (...)