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Lovataraxx - Hébéphrénie

vendredi 29 novembre 2019, par marc


Vous le savez, on ne rechignera jamais devant un petit album de cold-wave. Le genre ayant connu ses chefs-d’oeuvre historiques et ses défenseurs actuels, on ne peut que juger du plaisir qu’on prend à l’écoute de cette dose de pop synthétique et froide.

Et du plaisir, le duo mixte français peut nous en fournir. Il y a deux voix donc et elles se complètent plutôt bien. Subjugué qui entame les hostilités est un morceau facile d’accès, taillé pour mettre en confiance à l’abord de cet album. Le label s’appelle Unknown Pleasures Records. Ca ne s’invente pas et s’adresse donc à un landerneau de convaincus. D’ailleurs, des traces de sons connus sont à trouver ici. Des guitares à la The Cure (Blok) ou à la New Order pour un effet plus que plaisant sur Angst. Le chant en Allemand du morceau fonctionne forcément.

Mais un des intérêts de cet album est qu’il joue sur des variations dans les frontières du genre. Que ce soit un gimmick de synthé répétitif et entêtant (Craving) ou qui coupe toute référence trop typée (Sidewalk) ou une basse synthétique en avant pour faire de Medicine une soul froide, on ne se lasse jamais. On repense aussi à des relectures plus modernes comme Motorama avec cette grosse basse qui domine les débats.

En proposant une large gamme de variations à l’intérieur d’un genre très balisé et en affichant une volonté d’accessibilité presque pop, Lovataraxx livre un album qui met le plaisir d’écoute en avant donc si la cold-wave vous parle, c’est clairement à conseiller sans restriction.

    Article Ecrit par marc

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