jeudi 19 décembre 2019, par
Quatrième album pour autant de critiques pour le projet de Ryan Karazija. On se rappelle rapidement pourquoi on s’est tellement entichés de lui. Pas en toute première écoute cependant, il faut laisser un peu de temps pour que les morceaux percent, ce qui est un effet secondaire connu de ce genre de musique.
On est habitués à prendre son temps pour découvrir un Patrick Watson ou un Bon Iver, les deux étant des points de référence en terme de style et de qualité. Il assume des racines plus folk que Patrick Watson et moins de recherche formelle que Bon Iver. C’est en gros comme ça qu’on peut circonscrire son style. Mais le style est une chose, il faut surtout des morceaux pour qu’il s’exprime.
Il y a ici aussi une voix de tête d’une douceur imparable, moins expressive (plaintive ?) qu’un Perfume Genius par exemple. Il s’en dégage une très belle douceur (Darkest Hour), reposant notamment sur des mélodies belles (Slow Down) ou à la simplicité désarmante (Not Around). S’il peut rester très folk et acoustique et être convaincant sur Blue Eyes, il peut aussi monter sur Feel Like Dying ou proposer un intense chorus musical sur I’ll Make You Feel. Si le morceau lui-même est proche de ce qu’on a pu entendre du côté de Perfume Genius, la façon de s’affranchir de l’apesanteur ressemble plus à ces orfèvres nordiques. On retrouve cette intensité quand The Machine prend son envol sur une voix vocodée. La fin plus électrique d’Empty House nous rappelle quant à elle des choses comme Department of Eagles.
On ne se lasse décidément jamais de la délicatesse. Celle de Low Roar nous est précieuse et on se replonge avec délice album après album dans cette bienfaisante douceur. Il arrive de plus toujours à glisser plus d’intensité qu’on ne le détecte de prime abord, nous poussant à revenir encore et encore vers lui.
Comme un Perfume Genius qui a émergé à la même époque, Trevor Powers est passé de petit génie de la bedroom pop intime à singer/songwriter aux possibilités pas encore complétement cernées. Le point de départ de cet album est la découverte d’anciennes vidéos de son enfance retrouvées dans la cave de ses parents. C’est pourquoi on entend beaucoup d’extraits de vidéos, de conversations. (…)
Il y a des artistes qu’on côtoie depuis très longtemps, dont l’excellence semble tellement aller de soi qu’on est surpris qu’ils arrivent à se surpasser. On la savait sociétaire d’un genre en soi dont d’autres membres seraient Angel Olsen ou Emily Jane White, voire Bat For Lashes. De fortes personnalités à n’en pas douter. Mais sur cet album, le ton est bien plus rentre-dedans que chez ses (…)
On a déjà avancé l’idée que The National serait le plus grand groupe de rock du monde. Ou alors pas loin. Mais sans doute par défaut. Il faut dire que leur succès est arrivé sur le tard et presque malgré eux. Ils peuvent se targuer d’une impressionnante discographie. Et puis il y a cette sensation que les albums s’enchainent sans que leur statut n’impose leur contenu. Ils arrivent à avoir des (…)
Jamie Stewart est un artiste qui fait de la musique excitante. De combien pouvez-vous dire ça ? On ne veut pas dire qu’il a toujours tout réussi, tout le temps, mais on prend toujours de ses nouvelles avec une curiosité certaine. On sait qu’on va être surpris, un peu secoués et peut-être même un peu soufflés. Ou même beaucoup soufflés dans le cas qui nous occupe, à savoir le successeur du (…)