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Mes albums préférés de 2019

mardi 24 décembre 2019, par marc


Bonjour à tous. C’est le calendrier qui rythme les sorties et une fois l’an, on se fait plaisir en regardant dans le rétroviseur. C’est un exercice convenu, certes, mais toujours aussi agréable, qui nous fait réécouter plein de bonnes choses et prendre des décisions illogiques. C’était donc une bonne année puisque n’importe lequel des 5 premiers aurait été en tête de classement l’an passé. Et puis avec 113 critiques de l’album en cours (il y en aura encore sans doute quelques-unes en janvier), on peut dire que la quantité reste là. Il y a eu comme toujours des surprises, des retours, des découvertes et des confirmations.

D’un point de vue plus statistiques, c’est des Etats-Unis que proviennent le plus d’album (21%), devant la France (17%) et le Royaume-Uni (16%). Je n’ai traité que 9 albums belges, je dois faire mieux que ça. Au niveau des langues, c’est logiquement l’Anglais qui est le plus représenté (75%), devant le Français (12%) et le… rien du tout (9% d’instrumentaux).

Je voulais aussi remercier tous les distributeurs qui alimentent ma passion en continu, j’espère encore avoir de vos nouvelles en 2020.

Et puis je voudrais aussi et surtout te remercier, lecteur. Tu n’es pas souvent bavard, mais je sais que tu es là. Et c’est pour toi que j’écris depuis 16 ans. Je te souhaite donc une excellente année 2020, musicale et autres. Merci et à bientôt.

27. Angela Kinczly - S I L E N T C’est toujours un plaisir de découvrir des artistes venu.e.s de nulle part et qui nous touchent. Cette Italienne a décidé de mettre en musique des poèmes d’Emily Dickinson et le résultat montre une grande voix et une belle propension à faire monter ses morceaux en intensité et légèreté.

26. Jeanne Cherhal - L’an 40 On aurait pu penser après son brillant album précédent que Jeanne Cherhal se placerait dans le sillage de Véronique Sanson mais elle a décidé de revenir vers des morceaux plus ciselés, remplis de souvenirs et d’émotions, pour montrer quelle grande chanteuse elle est.

25. Bon Iver - I, i En fait, on se surprend parfois à préférer certains qui se sont inspirés du style de Bon Iver que l’original, toujours majestueux et intime à la fois, admirable et identifiable entre tous, mais moins à même de susciter l’émotion suprême. Ce n’est plus ce qu’on recherche ici de toute façon, mais une musique foisonnante, toujours inventive et qui constitue une des plus marquantes discographies de notre époque.

24. The Divine Comedy - Office Politics On a l’impression que Foreverland était le signal d’un retour en forme et qu’il profite de ce bel élan pour tenter et réussir des choses. Office Politics a un thème commun sur une certaine forme moderne d’aliénation. Ce n’est pas social dans le sens littéral du terme, plutôt tourné avec un humour et un sens de l’observation assez fins. Et puis il garde sa propension à trousser des symphonies de poche qui cette fois évitent tout piège kitsch notamment grâce à des incursions hors de sa zone de confort. On est donc vraiment contents de pouvoir garder intacte toute l’affection que ce compagnon de longue date nous inspire.

23. Miègeville - EstOuest Il fallait un premier album pour entériner la promesse faite par Longue Distance et voilà, c’est fait. Si on note une évolution et de nouvelles pistes, il a gardé cette capacité à allier le fond et la forme. Ce n’est pas un débutant, c’est certain et on attend d’ores et déjà la suite.

22. Operators - Radiant Dawn Pas de classement sans un membre de Wolf Parade dedans. Cette année c’est Dan Boeckner qui s’y colle, avec un album à tendance new-wave qui profite surtout d’une intensité d’interprétation hors-normes. On ne peut vraiment plus se laisser surprendre par un album avec Dan Boeckner aux commandes. Sa productivité (comme celle de son comparse au sein de Wolf Parade Spencer Krug) n’a jamais été synonyme de dilution mais certaines productions semblent plus abouties que d’autres et celle-ci l’est manifestement

21. Angel Olsen - All Mirrors On connaissait déjà le talent d’Angel Olsen, sa personnalité. En étoffant le son, elle hausse encore le ton, monte d’un cran et c’est de là-haut qu’elle peut nous considérer maintenant

20. Xiu Xiu - Girl With a Basket of Fruit S’il n’a jamais beaucoup mis d’eau dans son vin, force est de constater que remonté à bloc après des projets tous plus barrés les uns que les autres, James Stewart ne fait aucune concession à l’accessibilité sur cet album de Xiu Xiu. Et c’est ce qu’on aime chez lui. Son engagement hors pair nous captive alors qu’on pourrait balayer ceci d’un haussement d’épaules. C’est la part d’impondérable qu’il faut garder. Il y a fort heureusement un morceau imparable sur cet album qui sera la récompense pour les esprits curieux et pas farouches.

19. Patrick Watson - Wave On a eu le même effet pour tous les albums du Canadien. On écoute encore une fois parce qu’on a trouvé ça agréable et gratifiant et puis paf, ces morceaux en apesanteur vous tombent dessus, on succombe pour l’intensité sous la douceur. Et on garde cet album avec nous, comme les autres avant lui. Et rien que pour The Waves et Here Comes The River, The Waves mérite la mention.

18. KOMPROMAT - Traum Und Existenz Non, Vitalic ne s’essaie pas à la subtilité du folk pastoral. Par contre, il a trouvé en Rebekka Warrior une excellente compagne de jeu. Le résultat est un hommage à une certaine idée de la baston electro et un hommage à l’EBM, le tout en Allemand de cuisine. Et c’est puissant, bien servi par une science du son sans faille.

17. Bat for Lashes - Lost Girls Impeccable, c’est sans surprise le verdict de ce cinquième album de Natasha Kahn. Si on n’est parfois pas loin de la pastiche, cette inclination eighties lui va bien au teint et elle arrive par son intensité habituelle à faire percer l’émotion sous la lisse enveloppe.

16. Corridor - Junior On écoute donc Corridor parce que Junior est un fort bon album de dream-pop tout à fait à la hauteur de ce qu’on attend d’un album du genre, urgent et intense. Qu’il soit chanté en français est dans ce contexte un supplément d’originalité et de personnalité qu’on salue et recommande

15. Better Oblivion Community Center - Better Oblivion Community Center Conor Oberst, on connaissait, depuis longtemps. Qu’il soit mêlé à un excellent album est un non-événement. Par contre, on l’avoue, on ne connaissait pas Phoebe Bridgers et on avait franchement tort. Parce qu’elle apporte grâce et force à tout ce qu’elle touche, en solo, en collaboration comme ici ou avec The National ou le triangle magique de boygenius. Les deux talents et les deux voix créent en tous cas un des albums les plus précieux de l’année.

14. Peritelle - Ne Soyez Pas Triste On avait déjà copieusement apprécié ce que faisait Carl Roosen en tant que Carl ou Carl et les Hommes-Boîtes ou Facteur Cheval. Il est donc logique que l’attachement se poursuive avec Peritelle. Le curseur de sa collaboration avec Julien Campione est clairement déplacé vers le hip-hop déviant pour un résultat qui colle à la mémoire par ses surgissements délirants.

13. Deerhunter - Why Hasn’t Everything Already Disappeared ? Même si on aime savoir comment une musique s’élabore, comment elle prend forme, on est aussi très contents de s’attarder sur le résultat seul, surtout pour les plus doués. Grizzly Bear ou Deerhunter arrivent à être si personnels dans leurs résultats qu’on n’a même plus envie de savoir comment ils font. Toujours un peu froide dans sa perfection malgré un aspect détendu indéniable, la musique de Deerhunter constitue tout simplement une des meilleures discographies de notre époque. Cet album dont le nom est celui d’un ouvrage de Baudrillard est sans doute ce qu’ils ont fait de plus accessible, en faisant sans doute une excellente introduction pour le curieux non encore au fait.

12. Oliver Spalding - Novemberism Plus qu’une version succédanée de Bon Iver, ce que produit le duo anglais est un conseil en soi. Ces jeunes talents-là sont en effet plus que des promesses, ils montrent depuis leurs débuts une constance dans l’excellence qui force le respect.

11. Fat White Family - Serfs Up ! Serfs Up ! est un bon album de pop synthétique et dense, une de nos découvertes du printemps, qui grandit au fil des écoutes. Excitante dans la forme et un chouïa subversive dans le fond, la musique de Fat White Family est une petite capsule revigorante de mauvais esprit dense.

10. The National - I Am Easy To Find Essayez vous-même. Tentez de trouver un groupe en activité réelle plus grand que The National. Hé non, on n’en trouve pas. I Am Easy To Find ne déçoit toujours pas et s’il semble plus parfait formellement que rempli d’émotion, il réussit tout ce qu’il tente grâce à cette incroyable combinaison de talents. La liste des invitées est également somptueuse.

9. Efterklang - Altid Sammen Ca faisait trop longtemps qu’on n’avait plus entendu le groupe Danois. L’attente a été récompensée par cet album chanté dans leur langue qui tutoie les sommets de Sigur Ros sans se départir de leur style propre. On n’a pas fini d’user Supertanker.

8. Baden Baden - La Nuit Devant Trois albums réussis sur trois, bienvenue parmi les grands. En français dans le texte et en ampleur dans la musique, Baden Baden a déjà réussi à évoluer sans se dénaturer. Des grands on vous dit.

7. Yeah But No - Demons On a toujours eu un petit faible pour les formations qui allient l’euphorie des beats et une écriture sensible. Dignes représentants d’une lignée d’artistes allemands (The/Das, Moderat), ils poussent un peu plus le curseur vers la sensibilité. Run Run Run est mon morceau le plus écouté de 2019.

6. Vincent Delerm - Panorama Non, Vincent Delerm n’est toujours pas un stentor. Et c’est très bien comme ça. Il alterne albums de ’chansons’ et plus musicaux comme celui-ci ou Les Amants Parallèles. S’il a décidé de confier la production à plusieurs artistes, le fil rouge de ses mélodies tristounes mais incroyables est bien là et il confirme quel grand musicien il est, et quel univers il a déjà créé.

5. Jungstötter - Love Is Il y a des artistes, comme ça, qui en deux titres nous emballent et ne nous lâchent plus. Ne tournons pas inutilement autour du pot, le premier album du jeune Allemand Fabian Altstötter est vraiment très beau. Le style pratiqué n’apparait pas d’emblée comme original puisque ces balades amples au piano ont déjà été pratiquées. Mais un style a surtout besoin de morceaux forts pour s’incarner et il y en a tellement ici qu’on conclut au grand album.

4. Andrew Bird - My Finest Work Yet Le titre sans doute ironique du dernier album du créateur de musique Andre Bird n’est en fait vraiment pas usurpé. C’est du Andrew Bird pur jus, violon et grande voix en avant, mais avec en supplément un groove et des surgissements qui en font une pièce grandiose d’une constance dans l’excellence proprement soufflante.

3. Lana Del Rey - Norman Fucking Rockwell ’We were so obsessed with writing the next greatest American record’ raconte Lana Del Rey sur un des meilleures chansons de son dernier album et on peut dire qu’elle y est arrivée, à ce fameux album. Après des succès d’estime mérités pour de bons albums, elle élève son niveau pour proposer plus de titres renversants. Elle ne chante pas différemment mais ses qualités d’écriture et de mélodies rendent beaucoup de ses titres tout simplements renversants.

2. Camilla Sparksss - Brutal A tous ceux qui pensent que tout a été dit et que c’était mieux avant qu’en 2019 (et ça en fait du monde…), on devrait imposer l’écoute de ce premier album de Camilla Sparksss. Outre son caractère exemplatif, c’est surtout un des albums les plus puissants que vous entendrez cette année.

1. Her Name Is Calla - Animal Choir On savait que la formation anglaise se séparait on ne savait pas qu’elle avait un dernier album sous le bras et encore moins qu’il serait aussi percutant. En arrivant à une fusion poussée entre une écriture folk et des tendances plus post-rock, ils ont sur ce copieux album d’adieu une constance incroyable...

Comme d’habitude, n’hésitez pas à me faire part de vos coups de coeur de l’année presqu’écoulée...

    Article Ecrit par marc

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11 Messages

  • Mes albums préférés de 2019 24 décembre 2019 11:06, par Li-An

    C’est vrai que je ne suis pas très bavard :-) En même temps, je pense que nous n’avons pas tout à fait les même goûts. Mais les vôtres sont stimulants alors je lis et j’écoute. Bonnes fêtes.

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  • Mes albums préférés de 2019 8 janvier 2020 11:26, par Le Sto

    Ben oui c’est pas toujours drôle d’être seul et de ne pas avoir de retour ou d’échange de notre part, mais on te lit et on découvre pleins de bons trucs.

    Merci et bravo pour tout le boulot/passion.

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  • Mes albums préférés de 2019 10 janvier 2020 12:51, par Laurent

    16 ans déjà ! Incroyable... Merci Marc, pour les nombreuses découvertes 2019. J’espère que tu as bien reçu mon propre aperçu de l’année, alimenté entre autres par tes éclairages et tes pots-pourris ! Bravo pour la flamme intacte, et longue vie...

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    • Mes albums préférés de 2019 19 janvier 2020 19:24, par Marc

      Ça passe vite quand on s’amuse. Oui, j’ai bien eu le petit paquet. Impressionnant comme d’habitude, formidable occasion de picorer ! La flamme reste là, trop tard pour changer !

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  • Mes albums préférés de 2019 15 janvier 2020 09:40

    Merci pour cet article, je me rends compte que j’en ai raté pas mal, il faut que je rattrape mon retard,
    j’ai adoré la version Deluxe de Divine Comedy, le deuxième CD où Neil est seul ou presque au piano est sublime.
    Une révélation pour moi cette année c’est Fontaines D.C avec l’album Dogrel, un album multi influencé mais extrêmement précis et aiguisé.
    merci encore pour les posts, on vous suit toujours !

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    • Mes albums préférés de 2019 19 janvier 2020 19:32, par Marc

      On rate fatalement plein de choses ! Je dois encore rattraper le Fontaines DC, c’est dire ! Et oui, le second cd de Divine Comedy (une musique de film si mes souvenirs sont bons) est en effet somptueux.

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  • Mes albums préférés de 2019 18 janvier 2020 17:50, par Manu

    Marc, toujours un plaisir de te lire, source de bien des découvertes en 2019 comme les années précédentes !
    J’ai passé l’essentiel de cette année avec Sharon Van Etten. Et Big Thief aussi.
    Au plaisir de te recroiser prochainement, au Bota ou ailleurs...

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