Accueil > Critiques > 2020

Clemix - Non Merci

lundi 10 février 2020, par marc


Si on juge des morceaux par leur propension à rester en tête, ceux du second EP de la Belge Clemix se classent assez haut puisqu’ils ont surgi dans notre cerveau aux moments les plus inattendus et s’y sont sentis bien puisqu’ils y sont restés. Sur papier pourtant, cet electro-pop majoritairement en français ne présentait pas de nouveauté bien renversante. Mais l’essentiel n’est pas là mais dans le traitement.

On l’a dit, trouver la bonne distance et le bon ton est essentiel et c’est exactement à ça qu’on assiste, avec un résultat amusant mais pas que. C’est Commun dénote un sens aigu de l’observation et l’adjonction de beats (Le Prétexte) fonctionne pour rendre le tout plus léger. On se dit que ces morceaux auraient pu être entendus du côté de la La Grande Sophie ou d’une Yelle qui aurait atteint l’âge adulte, mais ceci plus percutant (Mauvais Plan, Rien Du Tout). Dans l’écriture et la mélodie, Mauvais Plan est tout simplement une bonne chanson, qui forcément se prête à n’importe quel traitement.

Bon, on a moins été retournés par l’anglais (ou est-ce le dub ?) de Motherfucker. C’est ce qu’on pense au début, avant que le morceau ne décolle pour de bon en mode plus électronique mais Jeanne Added est passée par là avec le succès que l’on sait. Elle y perd un peu sa singularité donc alors qu’il y a bien des réussites déjà mentionnées.

Non, Clemix n’est pas la seule à exploiter la veine synthétique en français mais au fil des écoutes, on s’attache vraiment à ce mélange réussi entre une forme efficace et des textes amusants et réalistes, pertinents et personnels. De quoi attendre la suite avec impatience donc et profiter aussi du moment présent.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

2 Messages

  • Clemix - Non Merci 11 février 2020 09:20, par Li-An

    Au moins elle chante en français, ce qui fait un +1 par rapport à Mme Added.

    repondre message

    • Clemix - Non Merci 12 février 2020 07:48, par Marc

      La comparaison ne tient que sur un demi-morceau (et la coiffure, un peu...), pour le reste elles jouent dans des registres assez différents.

      Et puis chanter en français n’est pas une fin en soi (Indochine chante en français) :)

      repondre message

  • Fabien Martin - Je ne fais que marcher dans la montagne

    Non, sincèrement, il en reste encore beaucoup des chanteurs français à découvrir ? Entre Max Darmon, Acquin ou Prattseul, cette année a été riche en rencontres. On ne va pas s’en plaindre, c’est certain, parce que la connivence s’est établie assez vite.
    Evidemment, on a pensé tout de suite à Florent Marchet pour cette propension à mêler morceaux avec récitatifs et ’vraies’ chansons. Disons-le aussi, on (...)

  • Muet – Le Pic De Tout

    Après un EP qu’on avait déjà beaucoup apprécié, le duo Muet propose un album qui ne surprendra pas ceux qui s’étaient déjà frottés à l’univers de Colin Vincent et Maxime Rouayroux, surtout que quelques morceaux de l’EP se retrouvent aussi ici.
    On pense toujours à Thom Yorke au niveau du résultat mais aussi de la démarche, du projet parallèle pour explorer des pistes plus abstraites en marge d’un groupe plus (...)

  • Simplement Sheller

    En haut de la liste des critiques fastidieuses, il y a les compilations d’hommages. Disparates dans leurs intervenants et hétérogènes dans les résultats, ils sont aussi sympathiques à picorer que compliqué à résumer. Sur le papier pourtant, il y a beaucoup de raisons de se coltiner celui-ci. Come des participants chers à nos cœurs et un répertoire pas trop usé qui a ses perles qui ont souvent eu le (...)

  • Glauque – Les Gens Passent Le Temps Reste

    Pendant plusieurs années, on a pris l’habitude de croiser des morceaux de Glauque, à un tel point qu’on était persuadés que ce premier album n’en était pas un. Mais entre recevoir un morceau percutant de temps en temps et enchainer autant d’upercuts d’un coup, il y a tout de même une fameuse marge.
    Evidemment, le champ lexical de la boxe n’est pas facile à éviter ici. ‘Album coup-de-poing’ est un (...)

  • Edouard Ferlet - PIANOïD²

    L’EP sorti l’an passé nous avait déjà signalé le talent et la singularité d’Édouard Ferlet. On rappelle donc la singularité de son procédé. Il utilise deux pianos dont un mécanique piloté par une machine semble dialoguer avec celui qu’il manipule en direct. Ce pilotage crée un dialogue, indéniablement, mais s’il permet de se laisser surprendre, il faut tout de même une sacrée maitrise.
    Pas de souci à avoir, (...)

  • Batz - Red Gold Rush

    Batz est le projet de deux musiciens et producteurs français, Seb Moreau et Franck Marchal et si ces noms ne vous disent rien non plus, ce premier album devrait changer les choses. Surtout qu’ils ont eu la bonne idée d’inviter sur 5 titres la chanteuse Charlotte Savary qu’on avait surtout connu comme chanteuse principale du projet Wax Taylor.
    C’est un argument d’appel sans doute aucun, et le très (...)

  • Magnetic Rust - Reject

    Un peu de distraction et hop, on laisse passer deux albums. C’est ce qui est arrivé depuis La Chute de Magnetic Rust, nom de guerre du Nordiste Kevin Depoorter. On peut le déclarer maintenant, on ne laissera plus passer l’occasion. Parce que cet album confirme tout ce qu’on en pensait tout en complétant son univers.
    Lequel n’est pas si facile à cerner d’ailleurs. Si ce n’est pas frontalement de (...)

  • Romy - Mid-Air

    The XX, c’était un petit miracle d’équilibre. Les exercices solo de ses trois membres le confirment, c’était simplement une conjonction de surdoués. Voici donc le premier album de Romy, chanteuse et guitariste de la formation et on retrouve sa voix impeccablement mise en évidence. On en vient à penser que c’est la voix elle-même qui a les qualités requises
    On a toujours avoué notre attachement à cette (...)

  • Isbells - Basegemiti

    Isbells avait toujours été associé avec une formation comme Marble Sounds. Les deux groupes ont partagé certains membres et étaient sociétaires du même et attachant label Zeal Records et pratiquaient des genres musicaux similaires. Si Marble Sounds a continué sur la même voie jusqu’au dernier album en date, Isbells semble prendre la tangente. Ils ont donc changé de label, de management et même de (...)

  • La Jungle – Blurry Landscapes

    S’il en est qui ne semblent jamais s’arrêter, ce sont bien les deux turbulents Rémy Venant et Mathieu Flasse. On se remet à peine d’Ephemeral Feast que voici déjà son successeur. Il faut dire que ces deux album ont été tous deux composés pendant les confinements. Un simple album de plus alors ?
    Pas vraiment parce qu’il y a ici une composante visuelle. Ils ont eu en effet l’idée de proposer à dix (...)

  • The Ultimate Dreamers - Echoing Reverie

    Le vintage années ’80 est un style qui se pratique depuis des dizaines d’années. S’il peut évidemment être pratiqué par des novices, on ne se lasse pas non plus de ceux qui ont vécu les évènements en direct. Outre les légendes Wire, il y en a d’autres qui ressurgissent du passé. Actif au milieu des années ’80, le quatuor belge est revenu aux affaires à la faveur du confinement qui les avait vus dépoussiérer (...)

  • AstraSonic - Society

    Les influences, on peut les aborder frontalement ou par la bande. Dans le cas du second album du groupe belge, si les marqueurs post-punk ou cold sont bien là, ils sont déjà très processés. On vous a déjà parlé de groupes comme Ultra Sunn (et on vous reparlera de The Ultimate Dreamers) plus frontalement cold wave ou gothique, on est plutôt ici dans un pop-rock mélancolique qui lorgne du côté d’un (...)