Accueil > Critiques > 2020

O.R.A. - Of Paint and Gold

mercredi 4 mars 2020, par marc


On ne va pas se mentir, la première écoute de ce premier album du quintette bruxellois a plu tout de suite mais n’a pas encore impressionné. Et puis c’est venu, d’un coup d’un seul. Le bon moment, le bon état d’esprit ? Sans doute. Mais c’est surtout un album éminemment discret, aux textures travaillées. Ce n’est pas nonchalant pour autant, la densité est là dès Time.

La voix de tête masculine, très éthérée et présente d’emblée est une vraie force et sa façon louable de ne pas en faire des caisses vous laisse le temps d’aller vers elle. On n’est pas pris de court, c’est ce qu’on entendra sur cet album. C’est en pleine conscience qu’Infinity ne vire pas dans l’héroïsme. Il y a tout pour en faire un morceau épique pourtant mais il ne viendra pas vous chercher à force d’effets. On retiendra donc en priorité les pmages où ils semblent sortir de leur coquille comme Moments. Ils peuvent de toute façon profiter de fortes mélodies et de cordes (Heavenly Body) pour nous gratifier de magnifiques élégies (Fullness).

Évidemment, les références à Radioheadseront difficiles à éviter sur Extase (cette basse, cette syncope) mais au moins ne sont-elles pas trop littérales. Et puis c’est un des moments les plus clinquants, qui claquent le plus et on les retrouve avec plaisir ici. Il y a plus de densité que de bruit sur Sending Signals et ça fonctionne indéniablement.

Tout coule dans l’oreille sur ce premier album d’O.R.A. (pour Organic Random Atmosphere). Le parti-pris non spectaculaire rend leur foisonnement étonnamment fluide. Discret et subtil, il vous attend, là, vous tombera sur la tronche si vous êtes prêts. C’est tout le mal qu’on vous souhaite.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Factheory – Serenity In Chaos

    On avait déjà évoqué les musiques cold comme étant le pendant musical du cinéma de genre. Le groupe belge revendique d’ailleurs un statut d’artisans et d’amateurs dans l’acception de ceux qui aiment. Et on ne pourrait être plus exact. Mais n’allez pas en conclure que le résultat fleure l’amateurisme, ce n’est vraiment pas le cas parce qu’après une poignée d’EPs dont un qui avait capté notre attention, (...)

  • Peritelle - l’Ampleur des Dégâts

    Alors que les dossiers de presse font état d’un album qui n’existe que dans la tête de ceux qui le défendent, il est difficile de faire mieux que Un album de la presque-maturité où la mélancolie succède presque au second degré... Cela risque d’en faire pleurer plus d’un·e !
    Cette laconique présentation met le doigt sur ce qui fait la spécificité de Peritelle, ’presque’. Parce que c’est dans ces (...)

  • Isbells - Basegemiti

    Isbells avait toujours été associé avec une formation comme Marble Sounds. Les deux groupes ont partagé certains membres et étaient sociétaires du même et attachant label Zeal Records et pratiquaient des genres musicaux similaires. Si Marble Sounds a continué sur la même voie jusqu’au dernier album en date, Isbells semble prendre la tangente. Ils ont donc changé de label, de management et même de (...)

  • La Jungle – Blurry Landscapes

    S’il en est qui ne semblent jamais s’arrêter, ce sont bien les deux turbulents Rémy Venant et Mathieu Flasse. On se remet à peine d’Ephemeral Feast que voici déjà son successeur. Il faut dire que ces deux album ont été tous deux composés pendant les confinements. Un simple album de plus alors ?
    Pas vraiment parce qu’il y a ici une composante visuelle. Ils ont eu en effet l’idée de proposer à dix (...)