Accueil > Critiques > 2020

Th/s /s Sh/t - ///

lundi 4 mai 2020, par Marc


Après deux EP bien saignants, l’effet de surprise de Th/s /s Sh/t n’est plus là. A la place, c’est une attente en bonne et due forme qui la remplace. Comme certains de ces titres existaient déjà sous d’autres formes, on garde les mêmes références pour le trio français. On pense ainsi toujours à Digitalism (///).

Et oui, ça pulse toujours (Ecstasy). L’emploi d’un son guitaresque avec de la distorsion ramène plutôt à Vitalic. C’est un peu plus discret cela dit, plus proche d’une énergie rock qu’électro, avec d’imparables giclées d’euphorie avec Amphétamine. Nouvelles en leur chef sont par contre les tendances breakbeat à la Prodigy (Hemp). On ne sait pas à ce stade si ce sont nos références qui datent ou si c’est assumé (les deux, vraisemblablement). Ceci peut-il fonctionner sur de plus jeunes audiences ? On gage que oui, l’énergie dégagée est telle qu’elle transcende les modes.

Les transition ne portent pas toujours bien leurs noms, il s’agit en fait de morceaux plus courts développant une idée ou un gimmick. Sans être des plages de relaxation, elles font un peu retomber la pression. On écoute un album ici, ce n’est pas un live dans un club ou une plaine de festival. Et ces morceaux-là aussi dégagent une énergie plus punk quand les sons sont plus gratteux (Transition 1.4).

Le passage des EP à l’album s’est donc fait sans heurt, sans changement radical de style. Cette plus copieuse livraison permet à ce groupe d’étendre un peu ses influences et de montrer que leurs réserves d’énergies sont pour le moins renouvelables. Quand on se remettra à s’agiter, on sait qu’on comptera sur eux.

    Article Ecrit par Marc

Répondre à cet article

2 Messages

  • Th/s /s Sh/t - /// 6 mai 2020 06:32, par Laurent

    "On ne sait pas à ce stade si ce sont nos références qui datent ou si c’est assumé" : eh ben rien à faire, moi aussi j’ai vraiment eu l’impression d’écouter un vieux Prodigy sur Hemp. Si ça c’est pas sciemment hyper référencé, je veux bien brûler mon exemplaire de "Music for the Jilted Generation"  ! Découverte sympathique en tous les cas...

    repondre message

    • Th/s /s Sh/t - /// 17 mai 2020 17:50, par Marc

      Sans doute que le moment est propice à quelques plaisirs régressifs comme celui-ci. Retrouver des traces d’une énergie oubliée m’a bien fait plaisir en tout cas.

      repondre message

  • Fabrizio Modonese Palumbo - ELP

    Peu d’artistes se sont révélés aussi vite omniprésents que l’impeccable Fabrizio Modonese Palumbo. On a plongé dans sa collaboration avec Enrico Degani, découvert qu’on l’avait croisé chez Almagest ! puis réécoutés avec Larsen, en [collaboration avec Xiu Xiu, en tant que ( r ) ou maintenant sous son nom propre. Le tout en moins de deux ans.
    L’album dont il est question aujourd’hui est une collection de (...)

  • Muet – Electrochoc (EP)

    On avait déjà confessé un goût prononcé pour ceux qui abordent la chanson française avec des envies résolument indé. Dans ce contingent, Volin nous avait beaucoup plu et on retrouve son leader Colin Vincent avec plaisir sur ce nouveau projet. Si on retrouve la même propension à garder des textes en français sur des musiques plus aventureuses, le style a un peu changé.
    Accompagné de Maxime Rouayroux, (...)

  • you.Guru - UNtouchable

    Si on ne reçoit qu’avec parcimonie des nouvelles musicales de Pologne, force est de constater que celles qui nous parviennent sont toujours au minimum dignes d’intérêt (The Bullseyes, Izzy and the Black Trees) et on ajoute You.Guru a la liste.
    Ce que propose le trio n’est vraiment du post-rock, mais un rock instrumental enlevé, pulsé. Un genre de math-rock qui serait allé se promener ou du Holy Fuck (...)

  • Sandor - La Médaille

    Il y a belle lurette qu’on célèbre des artistes provenant de la confédération helvétique. De Bitter Moon à Ventura en passant par Gina Eté, Odd Beholder ou Fai Baba, il y a clairement de quoi faire. La liste est longue et compte maintenant un nouveau non à retenir.
    Quand on pratique un style électronique, il faut soit être fort subtil ou s’arranger pour que ça claque. C’est clairement la seconde option (...)