lundi 17 août 2020, par
Crack Cloud, c’est un beau creuset de bonnes choses. De post-punk bien entendu mais dès le début, dès que les riffs anguleux sont rejoints par une voix détendue qui n’est pas sans rappeler David Byrne (la période Brian Eno des Talking Heads est une des références ici). et des choeurs assez libres, l’horizon s’élargit considérablement. Avec une rondeur de son et une basse qui les renvoie vers un autre fameux collectif canadien, celui de Broken Social Scene, ou d’autres qui ont émergé du tellement riche creuset de là-bas au tournant du millénaire (la voix féminine qui émerge du choeur du morceau final va forcément vous évoquer une certaine Régine). Le collectif est en effet une tradition canadienne bien ancrée si on pense à des formations Broken Social Scene donc mais aussi The New Pornographers ou FUCTAPE. Ils tirent en tout cas le meilleur de cette approche plurielle et multi-disciplinaire donc.
Qui dit post-punk dit tension mais pas nécessairement fureur. Il ont bien appris la leçon des insurpassables Wire sur Bastard Basket, bien compris que l’envoûtement de l’auditeur est une bonne chose. Cette lignée se retrouve logiquement derrière bien des choses qu’on n’entend ici. Mais ce n’est pas la seule, loin de là, même, ce même morceau recevant le discret renfort d’un sax malade. Il reste des moments plus tendus bien évidemment. Sur Ouster Stew plus anguleux ou dans la basse de Tunnel Vision qui évoque immanquablement Gang of Four.
C’est leur versant le plus abrasif et incandescent, celui qui nous avait envie d’en savoir plus, renseigné logiquement par un éminent Wirologue. Cette façon de s’élever dans la seconde partie est souveraine, rappelant des choses comme Deerhunter. Pas littéralement bien sûr, mais on retrouve la même propension à mêler dans un chaudron les éléments chauds et froids sans en faire du tiède (le second principe de thermodynamique ne s’applique pas en musique), un sens de la compacité remarquable et aussi de nous être tombés dessus au moment idoine.
Mais il y a aussi occasionnellement une coolitude que ne renierait pas !!!, même si le curseur est définitivement moins pointé vers le groove. La diction n’est parfois pas loin de la scansion rap (The Next Fix), de celle utilisée occasionnellement par Massive Attack (Favour Your Fortune). C’est la force d’un collectif bien évidemment, concentré autour du thème de l’addiction traverse cet album, réalité quotidienne pour beaucoup des membres, moins en tant qu’anciens consommateurs (plusieurs le sont cependant) qu’en tant qu’assistants sociaux de leur communauté.
Se rendre disponible pour ce genre de bonne surprise, voilà une belle mission qui nous tient à coeur. Parce qu’il y a toujours des formations qui viennent nous titiller, mêler des choses qu’on aime d’une façon qu’on ne connaissait pas encore. On était venus pour l’incendie post-punk, on est revenus pour tout le reste, pour la faculté incroyable à trousser un album varié et prenant. Avant une rentrée copieuse, Pain Olympics annonce son aller simple sans retour vers les albums marquants de 2020.
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On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. C’est via un album soyeux qu’on écoute encore beaucoup 20 ans après qu’on a fait connaissance du talent tellement attachant de Leslie Feist et on n’a jamais décroché parce qu’elle ne nous a jamais déçus non plus.
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. Et c’est avec le délicieusement psychédélique In Lightning qu’elle revient (...)
Il me faut commencer par une confession : j’ai un peu de mal avec les accents québécois trop typés ou le créole en chanson (seulement en chanson, je précise...). C’est comme ça donc cette écoute commençait par un petit handicap. Alors on se lance, histoire de voir si on arrive au bout d’une écoute. Et ça marche, alors on recommence, encore et encore.
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