mercredi 7 octobre 2020, par
Si la trajectoire d’Arcade Fire est en passe d’embarrasser les fans de la première heure que nous sommes, ses membres font de leur mieux pour garder une place enviable en nos cœurs. Débarqué de presque nulle part il y a un peu plus de 5 ans et confirmé par un live incandescent, Will Butler a tout de suite suscité une sympathie dont il ne s’est jamais départi. Et qu’il n’écornera pas non plus ici, puisque les qualités se sont encore affirmées.
Si on peut penser que Will n’est pas un énorme vocaliste, il confirme l’existence non officielle d’une école d’interprètes intenses à laquelle émargent aussi des artistes comme Spencer Krug. On peut d’ailleurs associer le côté brut et intense de Wolf Parade et de la myriade de formations connexes. On peut donc le rapprocher de cette école canadienne. Pour le reste, c’est plutôt de New-York (son lieu de résidence) qu’il va falloir chercher.
Ce qu’on retrouve c’est un goût de l’hymne, proche de celui des Talking Heads (influence déjà retrouvée dans les débuts de la maison-mère) sur des morceaux comme I Don’t Know What I Don’t Know ou Promised qui peut aussi se profiler comme une version organique de ce qu’on entend souvent chez LCD Soundsystem, donc assez implacable. Et ce point de référence très peu littéral tient toujours sur Hide It Away.
On décelait sur ce qu’on connaissait une connivence avec des choses plus nerveuses (mais toujours new-yorkaises) comme The Rapture ou !!!. Sa façon d’être intense a donc sensiblement évolué. Le rock garage de Bethlehem relevé d’un clavier souvent présent pour le meilleur. Et ça claque parce quand il pousse un peu sa voix est certes très proche de celle de son frère Win mais chante plus haut.
D’une manière générale, les morceaux présentent une belle dynamique, une grosse volonté (Not Gonna Die). C’est évidemment dans ces moments plus francs du collier qu’il donne son meilleur. Le son plus rond de Hard Times qui permet d’insérer des variations, des voix triturées pour épaissir le propos. Mais pas que, il maîtrise aussi la douceur (Close My Eyes) avec des chœurs plus old-fashioned, pas galvanisants, comme une relecture de traditions r’n b hors d’âge avec respons (Surrender) avec le même allant qu’avait vous-savez-qui sur The Suburbs. Et il peut aussi se lancer dans une balade pour clôturer cet album d’un Fine bien senti.
Plus abouti que son prédécesseur, Generations prouve que la carrière de Will Butler n’est pas une récréation en marge d’un super groupe, il a maintenant montré qu’il est un artiste singulier, un interprète intense et inspiré qui nous est plus précieux que la lente et visiblement inéluctable descente artistique d’Arcade Fire.
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