lundi 30 novembre 2020, par
Si les EP de Dominique A se profilent souvent comme des compléments ou des variations sur des albums et se révèlent souvent comme indispensables, Le Silence ou Tout Comme apparaissait comme une parenthèse, quatre titres cotonneux et minimalistes qui capturaient des instants de confinement comme un carnet de bord, avec des moments de grâce (Nous sommes des papiers froissés/Des gosses avec le coeur pilé) et d’isolement, comme une psalmodie Quelle vie étrange/Plus de mots bleus/No more pour exorciser des moments de l’époque (la disparition de Christophe dans ce cas).
On avait écouté, aimé et on n’en attendait pas plus. La sortie d’un album complet, comprenant les quatre titres déjà connus nous a donc un peu pris de court. Oui, c’est beau, dans la lignée de ce qu’on a entendu sur son dernier album, La Fragilité. Celui qui nous avait paradoxalement un peu moins fait vibrer, sans qu’on ne puisse trouver une raison satisfaisante. Dominique connaît l’exercice solo, pas de doute là-dessus. Mais ce ne sont pas des morceaux acoustiques pour autant. On entend souvent sa voix qui déclame sur des nappes. Et c’est beau, indéniablement, mais dégage une sensation de lenteur, de répétition, comme une copie du confinement, sans l’oppression cependant.
Parfois cependant, un peu de beats viennent réveiller A La Même Place, ce qui est une façon qui lui a déjà bien réussi dans un passé récent. Il peut même se dégager une impression d’hypnose sur Les Eveillés, sans doute un des meilleurs morceaux proposés ici.Cette froideur hiératique peut aussi rappeler certains Jean-Louis Murat (Live in Dolorès par exemple) mais sans la sensation d’espace, ce qui est cohérent avec le contexte. On tend évidemment l’oreille, pour profiter du gimmick de guitare réverbérée (Quand Je Rentre) ou des arpèges de L’Éclaircie ou des mélodies souvent dingues. Comme le résultat voulu est l’inverse de l’ampleur, on se prend parfois à imaginer ces compositions forcément abouties avec d’autres atours.
Dominique A ne revendique pas ceci comme un ‘vrai’ album et ce n’est pas une coquetterie, c’est sans doute comme un exercice parallèle qu’on tirera le meilleur de cette publication délicate mais se privant volontairement du souffle qui caractérise ses meilleures productions. Un album empreint d’une vraie beauté qu’on appréhende comme le confinement, en essayant d’en tirer le meilleur tout en espérant des jours meilleurs.
On sait qu’un nouvel album de Vincent Delerm n’est pas vraiment nouveau. Ce n’est pas ce qu’on attend de lui de toute façon et on s’est souvent surpris à penser qu’on avait déjà entendu certains morceaux. Mais on ne s’est jamais lassés, parce qu’on sait qu’on peut rester conservateur sans être nécessairement ringard. Ce que d’autres n’ont pas compris.
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