vendredi 11 décembre 2020, par
En musique aussi, il est bon de privilégier le circuit court. Le contact plus ou moins direct avec les artistes est quelque chose qu’on chérit de toute façon. Après avoir découvert son existence via sa collaboration au dernier album de Bertier, voici un album de Nicolas Jules. C’est son huitième si on (enfin wikipedia…) compte bien et il n’est jamais trop tard pour une belle rencontre.
On ne va pas tergiverser, c’est de la chanson française, de la vraie, de la pure. Et c’est ce qui plaît d’emblée, parce que ce n’est jamais vieillot. Le Français installé en Belgique pour le moment nous gratifie en tous cas de beaux surgissements, dans une langue qui trouve le juste milieu entre familiarité et poésie. C’est éminemment subjectif mais on s’est sentis tout de suite chez nous. La voix est chaleureuse et claire. On pense à Bertrand Belin comme référence, même si c’est plus direct ici, avec un sourire en coin qu’on devine et qui augmente encore la connivence.
La fantaisie et l’imagination sont là mais ne constituent pas seules la matière première, ce qui aide beaucoup un auditeur rétif à, disons, un Thomas Fersen. S’il ne se prend pas au sérieux, sa démarche l’est résolument. Quand c’est plus up-tempo, on pense à un americana hors-d’âge. Il revendique d’ailleurs dans une interview à lire un côté Johnny Cash de cuisine et c’est très bien comme ça. Sans matière grasse, emballé en une demi-heure serrée.
Efficace et classe donc. Parce qu’avec une simple guitare électrique et parfois un peu plus, le résultat est simple mais jamais dépouillé parce que des éléments discrets viennent enluminer Train Couché. On s’éloigne pour le coup d’une tradition française, entre les enluminures de Ton Retour et le minimaliste maîtrisé du Ouais final. Mais pour fréquenter un album à haute dose, il faut quelques morceaux qui incarnent un style encore plus que les autres. On a trouvé ça du côté de Les Éclaboussures, avec un peu plus de profondeur de son, de zébrures d’éclair. On aime aussi la façon d’utiliser un extrait de film en lieu et place d’un chorus.
La sympathie est un sentiment immédiat et compliqué à définir. Celle pour Nicolas Jules est venue toute seule très vite et ne nous a pas quittés. Et ne nous quittera vraisemblablement plus pour le reste d’une discographie résolument à suivre.
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
Même si un peu de documentation est souvent fournie, c’est souvent au moment de boucler un article qu’on vérifie des faits, qu’on collecte des informations. Bref, alors que je m’apprêtais à dire que la voix du chanteur de iAROSS me faisait furieusement penser à celle de Colin Vincent entendu chez Volin et Muet, il se fait que c’est lui aussi qu’il a été guitariste de cette formation. Mais (…)
Rien n’est plus plaisant que de constater l’évolution des artistes. On avait déjà rencontré l’univers particulier de Sophie Djebel Rose, apprivoisé son ton particulier, on apprécie d’autant plus la façon dont elle élargit elle-même son univers. Moins folk, plus franchement gothique, ce second album la rapproche d’artistes comme Anna von Hausswolff dont elle ne partage pourtant pas la rage (…)
Un talent ne vaut rien s’il n’est pas utilisé. C’est peut-être ce qui pousse Garz à composer et écrire pour des spectacles, pièces de théâtre et autres documentaires. Ce sont ces morceaux, soigneusement triés qui constituent ce Sur Commande. Le résultat donne l’impression d’écouter un album varié plus qu’une compilation hétéroclite. Un excellent point, déjà.
Plus qu’un chanteur, Matthieu (…)