vendredi 18 décembre 2020, par
Les albums de Noël regroupent toujours les mêmes scies et on est chaque année stupéfaits du nombre d’artistes usés ou pas qui s’astreignent à cet exercice. Mais ce n’est pas la vision de Pierre Lapointe. On sait à quel point il est compliqué de créer de nouvelles chansons de Noël mais il relève ce genre de défi avec brio. Enfin, pour être honnête, ceci n’est pas en soi un album de Noël mais un album dont le thème est l’hiver ne peut pas faire l’économie. Pour reprendre une analogie cinématographique, ce n’est pas un écoeurant téléfilm d’après-midi de décembre mais un film choral du type Ice Storm d’Ang Lee, un exercice exécuté avec un recul amusant (Ca Va, J’ai Donné, Chaque Année On Y Revient).
On parle de Pierre Lapointe, donc la mièvrerie n’est pas de mise. Tient-on ici de nouveaux classiques de saison ? Difficile à dire, les morceaux sont attachants et font l’économie des sons éreintants (clochettes, ce genre). Il faut dire qu’outre Emanuel Ethier qui a déjà collaboré avec Passwords, Corridor ou Coeur de Pirate on retrouve rien moins que le petit génie Owen Pallett aux arrangements orchestraux. Le résultat est d’ailleurs étonnamment peu kitsch (même si plus convenu que sur l’irrésistible Islands). Surtout quand on considère la pochette de Pierre et Gilles pour qui le kitsch est une matière première plus qu’un dommage collatéral. Pour un effet toujours aussi, hum, particulier.
Si l’album précédent sentait tout de même un peu la naphtaline malgré la direction de l’impeccable Albin De La Simone, celui-ci montre un peu plus d’allant, même si on est loin de toute forme de modernité. Et c’est sans doute ce qui nous empêche de pleinement céder à ses productions récentes, le fait qu’on sait qu’il a dans le coffre un album incroyable du calibre de Punkt.
Ce qui ne bouge pas par contre, c’est un sens mélodique rarement égalé (Ce qu’on Sait Déjà, Six Heures d’Avion Nous Séparent). Et si le classicisme est extrême, L’Oiseau Rare est tout de même une réussite, tout comme Le Premier Noël de Jules qui se fait simple et touchant avant de prendre un peu de sucre. Mais le meilleur moment (pas pour le narrateur visiblement) est Un Noël Perdu Dans Paris où cette sensation de spleen hivernal est parfaitement rendue. On espère que Maman, Papa n’est pas complètement autobiographique. C’est en tous cas poignant. Signalons aussi que l’aversion déclarée pour la chanson en créole s’étend maintenant à celle dans la langue pratiquée ici avec Mélissa Lavaux.
Le chanteur de Montréal est évidemment tout-à-fait légitime pour nous parler de ce que lui inspire l’hiver. Cet album de saison est évidemment de la veine classique et moins formellement aventureuse de Pierre Lapointe mais on retrouve aussi la plupart de ses indéniables qualités.
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