mercredi 3 février 2021, par
Mine de rien, les Russes de Motorama sont arrivés à trouver un style bien personnel, même si les composantes peuvent se retrouver par ailleurs. On l’avoue, la tentation de reprendre intégralement la critique de Many Nights et de mettre à jour quelques titres de morceaux a été grande. Mais si l’honnêteté nous pousse à réécrire un article, on se doit aussi de préciser que ce qui en a été dit à l’époque s’applique toujours.
Non, ce n’est pas encore solaire, mais leur façon de distiller de la mélancolie sans noirceur est assez irrésistible, ajoutant quelques petits slides sur The Tower pour sortir définitivement des clichés. Ces guitares qui tintent ramènent évidemment aux années ‘80 mais ce n’est pas l’ébullition post-punk dont il est question mais d’une phase ultérieure de la pop à guitares allant jusqu’à la fondatrice compilation C86. Si ces références un peu spécialistes ne vous parlent pas trop, aucune importance, tout coule avec facilité.
Cet album reste en effet remarquablement léger, ils savent qu’ils n’ont pas besoin de forcer le trait pour qu’on soit emportés. La mélancolie, ça se danse aussi et Azure Height vient le confirmer de belle façon. On sait aussi depuis New Order que l’euphorie n’est pas que festive et ils en fournissent quelques giclées lors de Sailor’s Song, poussant même jusqu’à une forme de pop synthétique sur Up.
Si vous voulez plus d’intransigeance, il reste évidemment le volet Utro (avec les mêmes membres) qui non seulement manie un post-punk plus abrupt mais le fait en langue russe. Sans doute que l’existence simultanée de ces deux formations leur permet ici de se recentrer. Leur style est maintenant établi, l’avenir seul nous dira s’ils vont l’utiliser tel quel pour livrer chaque fois des morceaux plus raffinés. On l’avoue, on s’en contenterait volontiers tant on les retrouve avec un plaisir, tant cette euphorie placide nous enchante à chaque fois.
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