Accueil > Critiques > 2021

Françoiz Breut - Flux Flou de la Foule

lundi 19 avril 2021, par marc


Certain.e.s artistes se sont imposés comme des piliers de notre monde musical, comme des amis imaginaires dont on aime recevoir des nouvelles de temps à autre. Françoiz Breut est indéniablement du nombre. S’il faut remonter assez loin pour une critique en bonne et due forme, elle nous a accompagnés depuis. Et la retrouver est un plaisir.

Et elle nous revient avec un album qui prend des teintes plus pop synthétique, avec Marc Melià à la production et sa belle voix toujours mise en avant. Le style s’incarne d’emblée avec Juste de Passage c’est un bien engageant départ. On pense à des choses pas françaises comme Bat For Lashes dont il a le potentiel d’évocation, rien que ça...

Mais si on ne retrouve pas tout de suite un morceau de ce calibre il faut le dire rare, on passe d’un morceau à l’autre sans lassitude, profitant de détails qui plaisent comme le petit côté bluesy de Mes Pêchés S’accumulent. Dérive Dans La Ville Cannibale est un délire sur un ska à la modernité vintage. C’est éminemment personnel, j’ai à chaque fois pensé à ces exercices étranges des Brochettes. En bien moins malaisant cela va sans dire et pour un résultat qui finit par emporter l’adhésion. Il faut du tempo pour que ce style fonctionne, comme Métamorphose ou Vicky le prouvent par l’absurde. Ou alors quand le cocon véloce de Comme Des Lapons emporte l’adhésion sans coup férir. Mais ce n’est pas une obligation non plus, on la suit résolument quand la lenteur se fait langueur avec une petite pointe d’intensité (Mon Dedans vs Mon Dehors).

Lors des premières écoutes, j’étais persuadé que c’était Bertrand Belin qui prêtait sa voix à La Fissure mais il se révèle que c’est Jawhar. Et c’est une bonne nouvelle, on a toujours préféré l’univers de ce dernier et sa prestation en français vaut le détour.

Ce sont donc de belles retrouvailles au travers d’un album qui a une teinte propre, une ambiance un peu étrange mais toujours personnelle et familière, et surtout quelques très hauts faits qui ont un goût de revenez-y.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Fabien Martin - Je ne fais que marcher dans la montagne

    Non, sincèrement, il en reste encore beaucoup des chanteurs français à découvrir ? Entre Max Darmon, Acquin ou Prattseul, cette année a été riche en rencontres. On ne va pas s’en plaindre, c’est certain, parce que la connivence s’est établie assez vite.
    Evidemment, on a pensé tout de suite à Florent Marchet pour cette propension à mêler morceaux avec récitatifs et ’vraies’ chansons. Disons-le aussi, on (...)

  • Muet – Le Pic De Tout

    Après un EP qu’on avait déjà beaucoup apprécié, le duo Muet propose un album qui ne surprendra pas ceux qui s’étaient déjà frottés à l’univers de Colin Vincent et Maxime Rouayroux, surtout que quelques morceaux de l’EP se retrouvent aussi ici.
    On pense toujours à Thom Yorke au niveau du résultat mais aussi de la démarche, du projet parallèle pour explorer des pistes plus abstraites en marge d’un groupe plus (...)

  • Simplement Sheller

    En haut de la liste des critiques fastidieuses, il y a les compilations d’hommages. Disparates dans leurs intervenants et hétérogènes dans les résultats, ils sont aussi sympathiques à picorer que compliqué à résumer. Sur le papier pourtant, il y a beaucoup de raisons de se coltiner celui-ci. Come des participants chers à nos cœurs et un répertoire pas trop usé qui a ses perles qui ont souvent eu le (...)

  • Glauque – Les Gens Passent Le Temps Reste

    Pendant plusieurs années, on a pris l’habitude de croiser des morceaux de Glauque, à un tel point qu’on était persuadés que ce premier album n’en était pas un. Mais entre recevoir un morceau percutant de temps en temps et enchainer autant d’upercuts d’un coup, il y a tout de même une fameuse marge.
    Evidemment, le champ lexical de la boxe n’est pas facile à éviter ici. ‘Album coup-de-poing’ est un (...)