Accueil > Critiques > 2021

Loney dear - A Lantern and a Bell

jeudi 6 mai 2021, par marc


Parfois le souvenir d’un morceau est tellement vivace qu’on peut le garder douze ans avec soi. Je me souviens de plusieurs occasions d’écoute de Distant et c’est un morceau que j’écoute encore souvent. La suite ne m’avait franchement pas convaincu et c’est plus par distraction que le précédent album était passé hors de mon radar.

Faire ce qu’il faisait bien en moins bien n’avait pas réussi, il fallait soit retrouver l’inspiration originelle ou évoluer. Il a visiblement décidé de faire les deux. Parce que s’il renoue avec la qualité des débuts, le style du Suédois Emil Svanängen a sensiblement évolué. Et c’est tant mieux parce que plus de 1600 articles ont été publiés sur ce site depuis la critique de Dear John, on a donc eu l’occasion de se frotter à des artistes qui occupent son créneau avec un vrai succès (Oliver Spalding, Ed Tullett, Low Roar...)

La voix est plus haut perchée sur Mute/All Things Pass mais il n’y a pas de beat pour faire monter ce morceau, mais des textures de son, un orgue qui prend de plus en plus de place et ce tout nous noue la gorge. Il lui suffit donc d’un petit piano vraiment mineur pour que l’ambiance s’installe sur Go Easy On Me. Sa voix y prend beaucoup de place et c’est très bien comme ça. Il faut du talent pour assurer ce relatif minimalisme et il est là ici, c’est magnifique de simplicité ce A House And A Fire.

Le ton est différent, plus recueilli, plus dense. Exit l’electronica, ceci est plus organique. On est donc contents de le retrouver en si bonne forme. Le talent véritable peut donc s’exprimer de nouveau, en voici une éclatante confirmation.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

2 Messages

  • Loney dear - A Lantern and a Bell 6 mai 2021 17:58, par Laurent

    On a tous, outre quelque chose de Tennessee, un morceau de Loney, Dear qui nous accompagne depuis longtemps. Pour moi ça se joue entre Hold Me et I Lose It All. J’avais plutôt bien aimé son album de 2017 mais je me rends compte que je ne suis plus capable d’en citer un seul titre, tout au plus en fredonner un. Ici on a clairement des trucs aptes à prendre à la gorge mais je reste dérouté par la brièveté de l’album. Marrant, malgré la tendance à l’épure que tu soulignes bien, j’ai l’impression que l’ami Emil a produit quelque chose de plus expérimental, que son évolution a un côté Bon Iver (même si les musiques respectives ont peu de rapport). Au final je trouve l’ensemble bancal mais plus excitant que ce qu’il a fait depuis un bail.

    repondre message

    • Si un morceau frappe plus fort, il y a une grande part de subjectivité et de contexte là-dedans. Sans doute que j’étais plus réceptif ici, sans doute aussi qu’il a évolué. Quoiqu’il en soit, ça fait toujours plaisir de pouvoir raccrocher le wagon d’un artiste.

      repondre message

  • Sarah Mary Chadwick - Messages To God

    Dans une ère où toutes les émotions sont passées sous l’éteignoir d’une production qui lisse, il est plaisant de rencontrer des voix (forcément) discordantes comme celle de la Néo-Zélandaise Sarah Mary Chadwick sur son huitième album solo. On se frotte d’emblée à ce ton naturaliste et direct qui n’est pas sans rappeler Frida Hÿvonen. Frontal donc, d’une sincérité qui peut aller jusqu’au malaise. La dernière (...)

  • Anohni and the Jonsons - My Back Was a Bridge for You to Cross

    Une limitation connue de la critique est qu’elle intervient à un temps donné, dans un contexte. Or on sait que les avis ne sont jamais constants dans le temps. Ainsi si I am a Bird Now a beaucoup plu à l’époque, on le tient maintenant comme un des meilleurs albums de tous les temps, tous genres et époques confondus. Cette proximité crée aussi une attente quand que les Jonsons sont de nouveau de la (...)

  • Jungstötter - Air

    Quand on a découvert Jungstötter, c’était presque trop beau pour être vrai. En se situant aux confluents de tant de choses qu’on aimait comme Patrick Wolf ou Soap&Skin (dont il a assuré les premières parties) ou Anohni, il a délivré avec Love Is un de nos albums préférés de ces dernières années. C’était aussi l’occasion de retrouver des collaborateurs talentueux comme P.A. Hülsenbeck qui d’ailleurs est (...)

  • Lana Del Rey - Did You Know That There’s a Tunnel Under Ocean Blvd (...)

    Généreuse dans l’effort, Lana Del Rey l’est certainement, et il faut l’être pour livrer aussi régulièrement des albums aussi consistants. Surtout s’ils sont entrecoupés de recueils de poésie. Maintenant, on peut s’affranchir d’un rappel des faits précédents. On remontera juste jusqu’au formidable Noman Fucking Rockwell ! pour signaler qu’il y a eu deux albums jumeaux en 2021 qui l’ont vu à la fois revenir à (...)