mardi 25 mai 2021, par
Quand on a copieusement apprécié un EP, le premier album qui suit est forcément attendu avec au moins de la curiosité. Et dans le cas de la Suissesse, la curiosité a même fait place à de l’attente. Et quand le premier morceau est déjà excitant, on s’installe définitivement. La belle voix haut perchée évoque d’emblée Beth Gibbons (Portishead) un jour de fête. Le son est subtil et s’étend mine de rien sur Trauma.
Elle passe à l’Allemand sur Lach Du Nur et cette fluidité entre les langues contribue aussi au plaisir. On retrouve cette façon d’amener le morceau où on ne l’attendait pas, à insensiblement accélérer tout en gardant de la légèreté, est vraiment plaisante. Mais ce n’est pas systématique non plus, Gina ne propose pas que des morceaux aux deux visages. Elle se débrouille avec un seul piano et c’est fort beau aussi (Tired People, Machs Gut) et il n’y a que des cordes et presque rien d’autre sur Am Tellerand.
Quand elle chante en Français aussi, on pense à Camille (Nulle Part). Puis la densité du son, ces brouillards qui s’épanchent sur une rythmique placide l’en éloignent forcément, tout en la ramenant dans le giron de ce qu’on aime. C’est très beau une fois encore. La voix est affectée mais le ton un peu distant, la combinaison des deux fonctionne en plein. Donc quand elle pousse sur Lach Du Nur, on la suit sans forcer. Si on se laisse moins emporter par le plus enjoué Troubleshooting, cette petite digression est bienvenue dans le contexte de l’album.
L’espoir s’est donc transformé en certitude, et l’artiste prometteuse en valeur sûre. La relative retenue de Gina Eté permet à tout de libérer un effet maximal que sa maitrise achève d’entériner.
Quand on découvre un artiste, il est bon d’avoir quelques références. Ici, des collaborations avec Get Well Soon ou Modeselektor, une participation au formidable projet White Wine de Joe Haege et surtout la présence de P.A Hülsenbeck (remarquable artiste en solo ou avec Jüngstotter) viennent à la fois rassurer et attiser l’attente.
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