vendredi 11 juin 2021, par
S’il est plaisant de découvrir un artistes à ses débuts, de tracer son évolution, il peut aussi se révéler valorisant de le prendre en cours de route, avec une belle progression. On ne décèle pas tout de suite le potentiel de la chose mais il apparait bien vite que le potentiel du compositeur norvégien est indéniable.
Arpy commence de façon un peu douce, mélodique, simple. Mais imperceptiblement, quelque chose se passe, les lignes restent les mêmes mais la vibration qui la sous-tend se fait plus dense, avant que des breakbeats ne viennent secouer l’ensemble et nous emporter, faisant prendre à la mâchoire inférieure une inflexion intraitable. Il ne suffit évidemment pas de mêler des éléments de jazz, d’electro à une expérience de musique de films pour réussir ça.
Éclectique est clairement un euphémisme en la matière mais ce creuset ne semble jamais bordélique, l’agencement est pensé et maîtrisé. Les sons de synthé psychédéliques sur Devil Worms qui semblent sortir directement de Pink Floyd seventies, la rythmique fouillée appelant plutôt des rapprochements avec le kraut de l’époque. Cette rythmique nous permet aussi le grand méchant groove de Get Down, une fois que la première partie plus calme s’estompe.
Évidemment, il y a aussi de l’adrénaline pure sur Hypogean, grand morceau servi sur son lit de cordes psychédéliques. A propos de violon d’ailleurs (il est violoniste de formation), le son sur Carbonado est éminemment jazz. Mais cet instrument peut aussi servir pour ses seules intentions mélancoliques (Diamondiferous) mais on se doute qu’il n’en restera pas là, arrivant à ajouter une rythmique fouillée sans altérer l’intention de base. Les incrustations acoustiques (la guitare d’Untitled) sont aussi de très haut niveau. Bref, cet album nous a beaucoup plu par sa façon de distiller de l’euphorie et du savoir-faire sans en avoir l’air.
Peu d’artistes se sont révélés aussi vite omniprésents que l’impeccable Fabrizio Modonese Palumbo. On a plongé dans sa collaboration avec Enrico Degani, découvert qu’on l’avait croisé chez Almagest ! puis réécoutés avec Larsen, en [collaboration avec Xiu Xiu, en tant que ( r ) ou maintenant sous son nom propre. Le tout en moins de deux ans.
L’album dont il est question aujourd’hui est une collection de (...)
On avait déjà confessé un goût prononcé pour ceux qui abordent la chanson française avec des envies résolument indé. Dans ce contingent, Volin nous avait beaucoup plu et on retrouve son leader Colin Vincent avec plaisir sur ce nouveau projet. Si on retrouve la même propension à garder des textes en français sur des musiques plus aventureuses, le style a un peu changé.
Accompagné de Maxime Rouayroux, (...)
Si on ne reçoit qu’avec parcimonie des nouvelles musicales de Pologne, force est de constater que celles qui nous parviennent sont toujours au minimum dignes d’intérêt (The Bullseyes, Izzy and the Black Trees) et on ajoute You.Guru a la liste.
Ce que propose le trio n’est vraiment du post-rock, mais un rock instrumental enlevé, pulsé. Un genre de math-rock qui serait allé se promener ou du Holy Fuck (...)
Il y a belle lurette qu’on célèbre des artistes provenant de la confédération helvétique. De Bitter Moon à Ventura en passant par Gina Eté, Odd Beholder ou Fai Baba, il y a clairement de quoi faire. La liste est longue et compte maintenant un nouveau non à retenir.
Quand on pratique un style électronique, il faut soit être fort subtil ou s’arranger pour que ça claque. C’est clairement la seconde option (...)
La technique ne vaut que par ce qu’on en fait. Ce lieu commun prend tout son sens avec l’Allemande installée à New-York Charlotte Greve. Sa formation jazz est évidemment immédiatement identifiable mais la matière proposée ici en dévie sensiblement, ou plus précisément la pervertit avec une mine gourmande.
Il faut dire que la matière première de cet album, ce sont les voix du chœur berlinois Cantus (...)
On a été en contact avec plusieurs albums piano solo récemment, ceci est purement fortuit, et complètement indépendant du concours Reine Elisabeth. Ce qui étonne en fait, c’est la grande variété des moyens et des résultats. Avec ce trio articulé autour de la pianiste Madeleine Cazenave flanquée de la basse de Sylvain Didou et de la batterie de Boris Louvet, on se rappelle que le piano est un instrument à (...)
Quelle est la chance d’un cocktail dont vous n’êtes pas fans des ingrédients vous plaise ? Elle n’est pas énorme peut-être mais elle n’est pas mince non plus, et c’est dans cet interstice que s’est glissé cet album d’Angrusori. Il se propose en effet de partir d’un corpus de musique traditionnelle rom slovaque revu par le filtre d’un ensemble contemporain norvégien.
Si cette association semble étrange (...)
Il y a des gens qu’on ignore connaitre. Si le nom ne m’évoquait rien, Daniel Paboeuf est le saxophoniste pilier de la scène rennaise, ayant collaboré avec Etienne Daho, Marquis de Sade et la première division de la chanson française mais pour notre périmètre, il est surtout celui qu’on a entendu auprès de Dominique A dans ses périodes fastes de L’Horizon et Vers Les Lueurs. Les versions dingues de Sur (...)