mercredi 7 juillet 2021, par
Écouter de la musique expérimentale est une expérience qui s’offre de temps à autre. L’exploration de la limite est passionnante, il faut savoir entendre ceux qui s’y rendent. RIFO est le projet de JF Riffaud qu’on a croisé récemment en tant que guitariste des incandescents et pointus Abacaxi.
Au contraire de l’art-rock ultime et jouant de la dissonance et de la rythmique, ce projet privilégie un travail sur les textures. Un album solo d’un guitariste pourrait être une démonstration de virtuosité, ce n’est vraiment pas le cas ici, même s’il faut un talent certain pour s’enfoncer de la sorte. La guitare est clairement considérée ici comme une matière première, une source de sons et de rythmes.
Le premier morceau prend donc son temps pour s’installer, pour que la répétition se fasse entêtante et puisse encapsuler les digressions inévitables et revigorantes. On ne parle pas de chansons ici, mais d’effets, comme un rebond sur Teeth. Les sorties de Carton Records se suivent et se ressemblent dans l’exigence et la fascination. Étonnamment aéré et accessible, cet album de RIFO est une vraie découverte qui ouvre l’esprit.
How come you, too, assume your opinion counts ?
Si cette phrase eut être rude si elle est adressée à un critique du dimanche comme votre serviteur, il prend une autre dimension quand il traite du droit des femmes à disposer de leur corps. Parce que chez la Suissesse Gina Eté, le fond est consubstantiel de la forme. Et cette forme prend encore de la hauteur après un premier EP et un album qui (…)
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)
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