lundi 5 juillet 2021, par
Un premier album solo de Spencer Krug sous son nom propre. C’est étrange que ce soit la première fois. Parce qu’on le connaît depuis longtemps, qu’on relaie la bonne parole du Canadien sous toutes ses incarnations avec Wolf Parade, Sunset Rubdown, Swan Lakeet Moonface, avec ou sans Siinai. Avec les concerts, ce sont 19 articles sur ce site. Bref, Spencer est une vieille et très chère connaissance.
On est donc en terrain connu même si ce qu’on entend sur ce Fading Graffiti n’est pas identique à toutes les formations citées. C’est du Spencer Krug pur jus pourtant. Ces morceaux nés en tant que piano-voix (diffusés à ses supports Patreon) n’ont pas la charge émotionnelle incroyable de ce qu’on avait tant aimé chez Moonface ni l’implacable densité de Wolf Parade ou la folie de Sunset Rubdown.
En tournant autour, cet album a été écouté un nombre incalculable de fois et évidemment, on a vite compris pourquoi on est tellement attaché à cet auteur-interprète hors normes. Il y a évidemment du spectacle, Spencer Krug reste un interprète intense (The Moon and The Dream). On le suit dans les circonvolutions Having Discovered Ayahuasca parce que la mélodie sert de fil conducteur, même s’il semble être emmêlé parfois. Mais c’est un peu plus tortueux (Winter Sings To Fall), tout reste suivable.
Ces morceaux sont guidés par la guitare, étrange que ce ne soit pas celle de Dan Boeckner.
Certes, notre attachement à Spencer Krug ne se verra pas écorner avec ce premier album solo qui arrive à se distinguer du reste d’une discographie dingue. Sans doute destiné aux fans du personnage, il contient suffisamment de bons morceaux pour plaire à tout esprit curieux, sachant qu’il y a des merveilles à découvrir par ailleurs.
Il y aurait beaucoup à écrire sur les groupes dont les noms évoquent des morceaux d’autres artistes. Obligatoire pour les tribute-bands, cet hommage se retrouve souvent entre Radiohead, dEUS ou The Blank Agains ou Don Aman. Si le nom du groupe de Montréal nous a tout de suite évoqué un classique de Can, la musique n’est pas Kraut ici. Ou pas que.
Même s’il ne convient pas de juger un livre (…)
On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)
Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)