vendredi 22 octobre 2021, par
Faut-il remplacer les artistes, leur trouver à tout prix des substituts ? Non évidemment, ce serait négliger leur singularité. Pourtant, on peut trouver dans une découverte le prolongement de ce qu’on a autrefois aimé ailleurs. Ne tournons pas inutilement autour du pot, le Lyonnais Nicolas Gasparotto nous ramène immédiatement auprès du regretté Nick Talbot (Gravenhurst) et il va de soi que c’est une proximité qui fait plaisir. C’est est presque troublant.
Que la guitare soit seule (Foudre) ou accompagnée (Purple Water), le spectre est large et la réussite unanime. Cette électricité ne part jamais en zébrures d’éclair, plutôt en arpèges clairs d’accords mineurs. Et si c’est parfois plus frontal et sec ça reste fort (Put Your Black Clothes On), notamment grâce aux belles et limpides mélodies.
Cette guitare n’est jamais démonstrative et se contente parfois de quelques chœurs (LVIII). Elle pousse un peu sur le très beau Blessed By The Night, tout comme elle le faisait chez Gravenhurst. C’est parce que la gorge se noue à ces moments-là qu’on sait que malgré les ressemblances flagrantes on passe un grand moment.
L’album est séquence de façon intéressante, se déliant et devenant plus touffu au fur et à mesure de l’écoute. Il termine par le single annonciateur et c’est logiquement le morceau le plus lumineux. Mais But The Sun permet de se faire une petite idée du reste de l’album, du reste de l’univers.
Certes, le spectre de Talbot plane au-dessus de cet album et c’est sans doute ce qui nous a permis d’être chez nous tout de suite chez lui. Mais il n’y a pas que ça. Si on est restés, si on est revenus encore et encore sur cet album, c’est parce que ce mélange de sensibilité et d’électricité, cette façon d’enchanter la nudité est vraiment forte.
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