Accueil > Critiques > 2021

Efterklang - Windflowers

lundi 25 octobre 2021, par Marc


Evoluer n’implique pas nécessairement de se dénaturer. C’était une des leçons du très réussi Altid Sammen des Danois d’Efterklang. Deux ans plus tard, on ne peut plus tirer de conclusion aussi positive. Comme tous les groupes délicats, le risque est de devenir trop légers, voire évanescents. On a connu ça pour Choir of Young Believers, The Feather ou même Villagers dans un passé récent et voici une nouvelle victime du syndrome. Mais ne noircissons pas inutilement le tableau.

Le premier morceau est ainsi en apesanteur. Evidemment, ceci est éminemment agréable à l’oreille mais on ne va pas prétendre s’extasier sur Dragonfly non plus. Ils peuvent en tous cas compter sur un précieux renfort de cordes sur Beautiful Eclipse.

Mais si les morceaux sont bons en l’état, on ne peut s’empêcher d’attendre la secousse, le basculement vers l’intensité pure à laquelle on a déjà tant eu droit de leur part. On se rappelle qu’en concert, c’est presqu’un orchestre indie qui nous surprenait

La voix est haut perchée sur Hold Me Close When You Can, plus frontalement sentimental. Mais on a déjà eu tant de bons (Novo Amor) et mauvais (Coldplay) exemples dans le genre pour complètement se laisser aller. Dans ce contexte, le mid-tempo un peu plus synthétique de Living Other Lives est le bienvenu. Tant qu’on en est à discuter électronique, le dernier morceau se termine par une longue transe due à notre ami de The Field et c’est évidemment fort bien, donnant on l’espère une piste qui sera suivie. Ce sont les motifs de satisfactions qui nous ont encouragés à persévérer dans les écoutes.

Il faudra attendre la suite pour voir si le revirement est momentané ou pas mais si le résultat présenté ici reste agréable, on ne retrouve pas la folie contenue qui faisait le sel de ce qu’on a aimé chez eux.

    Article Ecrit par Marc

Répondre à cet article

  • H-Burns - Sunset Park

    La découverte d’un artiste qui nous plait s’accompagne toujours d’un sentiment de plaisir souvent teinté d’une pointe de mélancolie. Combien y en a-t-il d’autres, de pépites cachées ? On ne pourra pas répondre de façon définitive bien évidemment, on va se contenter de partager le coin à champignons qui d’ailleurs a été débusqué comme souvent par Laurent. Il aura fallu seize ans de carrière tout de même pour (...)

  • Modus Pitch - Polyism

    Quand on découvre un artiste, il est bon d’avoir quelques références. Ici, des collaborations avec Get Well Soon ou Modeselektor, une participation au formidable projet White Wine de Joe Haege et surtout la présence de P.A Hülsenbeck (remarquable artiste en solo ou avec Jüngstotter) viennent à la fois rassurer et attiser l’attente.
    Avec un pied définitivement dans le jazz (cinématique Drive) et (...)

  • Bazooka - Κάπου Αλλού (Kapou Allou)

    Non, la source d’artistes grecs ne s’est pas tarie, elle a même l’air de reprendre. On l’avoue, l’envie de s’enquiller un album en Grec n’est pas la proposition la plus sexy sur le papier. Si vous avez ce genre de réticence, sachez que vous pouvez l’oublier, elle disparaitra sans doute après quelques secondes.
    Bazooka pratique donc sa langue, mais pour être complètement honnêtes, c’est carrément (...)

  • Equipe de Foot - Géranium

    Quinze ans après Myspace, la tradition du nom de groupe étrange survit. Mais ce n’est pas le seul anachronisme ici. Le style pratiqué nous renvoie en effet plein d’années en arrière, au temps des nineties. Mais si beaucoup des formations qui font revivre ce temps-là penchent du côté alternatif de la force (The Poison Arrows, Beingmoved, Daydream Three), le duo bordelais privilégie une musique plus pop (...)