mercredi 10 novembre 2021, par
Quand on découvre un artiste, on tente de se raccrocher à du connu. Rodrigo Leão a été membre de Madredeus, une des rares formations lusitaniennes dont le nom a eu un retentissement international. En se renseignant un peu, on note aussi des collaborations avec Beth Gibbons, Neil Hannon, Tindersticks, Ruichi Sakamoto ou Ludovico Einaudi. Un CV en béton armé donc.
Il confirme d’emblée ces belles dispositions avec le simple et beau Friend of a Friend chanté par Michelle Gurevitch. Forcément quand ça chante en Portugais sur Voz De Sal on est plus déconcertés et cette affectation nous touche moins, question de références. On est plus séduits par l’air rétro assumé de Who Can Resist qui garde une certaine sobriété. Il faut dire qu’il est chanté par Kurt Wagner de Lambchop, référence en la matière. Ces voix sont plus éthérées sur O Ovo do Tempo (feat Surma), morceau en apesanteur.
Mais ce n’est pas qu’un album d’invitations. La musique articulée autour du violon est vraiment belle (A Sala, le morceau de transition Segundos), en simplicité ou avec plus d’ampleur (Estranha do Norte), allant même aux limites de l’ambient (Estranha Beleza da Vida). Une valse avec de l’accordéon ? Nos réflexes pavloviens nous signalent tout de suite Yann Tiersen et A Valsa da Petra en conserve le côté enchanteur.
Sans connaitre les références de celui qui est à la manœuvre, il serait facile de déceler une maitrise impressionnante. Mais le plus sympathique dans tout ça, c’est qu’elle est distillée avec une modestie et une verve qui la rende attachante. Un des discrets maitres de l’époque donc.
Anglais né au Pérou, Caesar Spencer réside aujourd’hui en France. Une origine qui lui permet de présenter un mélange subtil entre traditions anglo-saxonne et française s’était déjà retrouvé sur Maxwell Farrington et le Superhomard. Disons-le d’emblée, la voix est un peu plus assurée ici et est une des points positifs de cet album. Nous verrons qu’il y en a bien d’autres.
Le morceau introductif est un peu (...)
Il est des noms qu’une longue inactivité n’arrive pas à effacer. La dernière fois qu’on avait eu des nouvelles de Patrick Wolf c’était pour Sundark and Riverlight et il s’est imposé comme celui qu’on a le plus écouté. Ces relectures plus ‘organiques’ étaient impeccables et balayaient bien sa belle discographie. Il reprend les choses ici où ils les avaient laissées un peu en amont en renouant avec des (...)
Ne pas se considérer comme la mesure de toute chose, proposer des albums qui nous ont plu sans nous faire chavirer, c’est une règle de base de la critique. Comme on peut le déduire des références très ronflantes qui parsèment le dossier de presse (Radiohead, Pink Floyd, The Beatles et Arcade Fire, un record du genre...), l’artiste français revendique des influences anglo-saxonnes.
A ce titre, on peut (...)
Il y a sur ce premier album du Français Quentin Sauvé un grain particulier qu’on a déjà rencontré chez des compatriotes Uniform Motion et Iamstramgram, voire même The Callstore). Bref, une écriture soignée, un lyrisme maitrisé et un son qui apparaît comme un rien synthétique, ubiquité oblige. On avait déjà professé un goût pour cette pop savante (dans l’acception proche de l’épopée savante). Même au travers (...)