mercredi 1er décembre 2021, par
La technique ne vaut que par ce qu’on en fait. Ce lieu commun prend tout son sens avec l’Allemande installée à New-York Charlotte Greve. Sa formation jazz est évidemment immédiatement identifiable mais la matière proposée ici en dévie sensiblement, ou plus précisément la pervertit avec une mine gourmande.
Il faut dire que la matière première de cet album, ce sont les voix du chœur berlinois Cantus Domus qui dirigent souvent les débats. On a finalement rarement entendu une combinaison sauf à revenir très loin en arrière, du côté de Melody Nelson qui lui-même lorgnait fort sur Atom Heart Mother. Si on n’est pas à ce degré de classicisme, la maitrise est comparable, voire supérieure. Ils apportent aussi de la stabilité aux morceaux, pouvant alors s’élancer dans des exercices plus proches du free-jazz (le saxophone de Part II). Ces chœurs sont manipulés comme des instruments, installant des ‘nappes’ ou établissant la ligne mélodique. Mais sa voix peut aussi s’affirmer seule.
Mais il n’y a pas que ça, son groupe habituel Wood River est de la partie. Le basculement se fait assez vite, par une batterie qui vient secouer Part. I, et cette formation permet d’ajouter du sel à cet album, gardant des lignes mélodiques aventureuses et pouvant passer du plus pop (Part.V) au plus dissonant (Interlude où on sent le background jazz revenir).
Sediments We Move est une de ces œuvres de frontière, de ces albums dont on ne sait vraiment comment les appréhender quand on a une approche intellectuelle de la musique. Les oreilles, elles, s’en moquent et apprécient d’emblée.
The Smile a décidé de se conformer à son propre agenda créatif et donner un successeur à Wall of Eyesmoins de neuf mois après sa sortie. Cette faconde nouvelle donne un nouveau regard sur le groupe. Au lieu d’une attente fiévreuse pendant de longues années pour un album poli et re-poli, on a accès à leur créativité de façon plus directe et on peut dire que c’est une bonne chose. Signalons tout (…)
Comme la carrière de Rufus Wainwright est une lutte constante et perdue d’avance contre la frustration de le voir s’égarer dans des projets qui nous parlent moins, le parcours d’Andrew Bird alterne lui aussi entre des albums plus pop (toute proportions gardées) qui sont magnifiques et quelques tentations soit ambient ou jazz.
Vous aurez compris que c’est de cette dernière inclination dont il (…)
On le répète souvent parce qu’on est chaque fois surpris de l’omniprésence de la musicienne française Christine Ott. Et sa productivité est aussi surprenante. Ainsi, six mois après le second album de Snowdrops et l’ayant croisé récemment en solo ou avec Theodore Wild Ride, la voici dans un nouveau projet. Ce n’est jamais pareil, seule l’exigence et la qualité sont constantes. Aussi ce mélange (…)
S’il est plaisant de découvrir un artistes à ses débuts, de tracer son évolution, il peut aussi se révéler valorisant de le prendre en cours de route, avec une belle progression. On ne décèle pas tout de suite le potentiel de la chose mais il apparait bien vite que le potentiel du compositeur norvégien est indéniable.
Arpy commence de façon un peu douce, mélodique, simple. Mais (…)