mercredi 22 décembre 2021, par
Il y a trois albums de ça, Jean-Louis Murat a changé de style avec un assez expérimental, amusant et moins plaisant Travaux sur la N89 avant de reprendre le cours des choses dès Il Francese. Enfin, pas vraiment, le passage à un son à la fois plus synthétique et direct est resté.
On l’avoue, le nom de l’album et sa pochette avaient laissé espérer une évolution vers une musique plus organique. Il n’en est rien mais on retrouve ses repères d’autant plus vite. Oublions donc pour le moment sa veine plus champêtre ou plus tournée vers la nature. On a relaté 15 albums en ces colonnes, on ne va pas pouvoir jouer l’incompréhension.
On peut noter une absence de morceau qui nous chavire à coup sûr mais il n’y pas de moment incongru au point de déranger non plus. Par contre, on n’avait pas vu venir la prise de densité de Gigi Babba, cette façon qu’a ce bon morceau à se hisser à des sommets de rock presque progressif. C’est celui qui encapsule le mieux le climat de cet album en tous cas.
Par le passé, la froideur du son pouvait aussi laisser transpirer une vraie émotion (sur un de ses chef-d’œuvre comme Dolorès) et c’est un peu moins le cas ici. Mais si on frissonne moins, on reste définitivement rivés écoute après écoute. Jean Bizarre aurait pu se retrouver sur le grand album susmentionné mais il y a un vrai groove ici, peu dansant peut-être mais qui rend l’écoute bien gratifiante. On retrouve cet allant à d’autres moments de l’album, sur Chacun Sa Façon par exemple. Même si la pensée semble un peu incongrue dans ce contexte sanitaire (qu’on n’avait pas attendu pour ne plus aller aux concerts), tout ceci semble taillé pour le live.
Mais c’est un album de Murat, donc il garde aussi quelques aspects bien ludiques (Traverser la France). Parce qu’on a beau le connaitre, écouter un album au style proche de ses réalisations précédentes, il y a toujours cet élément de surprise, cette possibilité d’étonnement, de références cyclistes inattendues (Les Molteni). Evidemment qu’on va continuer à suivre et relater les albums de Jean-Louis Murat. Etrangement, plus l’album semble opaque et identique au précédent, plus on l’écoute pour le relater plus on s’attache. Ce phénomène nous avait déjà surpris sur ses réalisations précédentes. Jean-Louis Murat est sans doute l’artiste le plus libre de la scène française, et sa discographie imposante en qualité et quantité en témoigne.
Normalement, on se concentre exclusivement sur l’aspect musical des choses. Même les musiques de film, série ou danse sont vues pas le simple prisme auditif. On va faire une exception ici parce qu’on l’a lu, Mes Battements d’Albin de la Simone. Et on a bien fait tant c’est un bonheur de sincérité et d’humour. Ce sont des anecdotes, un peu, des histoires courtes, des instantanés écrits et (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
Même si un peu de documentation est souvent fournie, c’est souvent au moment de boucler un article qu’on vérifie des faits, qu’on collecte des informations. Bref, alors que je m’apprêtais à dire que la voix du chanteur de iAROSS me faisait furieusement penser à celle de Colin Vincent entendu chez Volin et Muet, il se fait que c’est lui aussi qu’il a été guitariste de cette formation. Mais (…)
Rien n’est plus plaisant que de constater l’évolution des artistes. On avait déjà rencontré l’univers particulier de Sophie Djebel Rose, apprivoisé son ton particulier, on apprécie d’autant plus la façon dont elle élargit elle-même son univers. Moins folk, plus franchement gothique, ce second album la rapproche d’artistes comme Anna von Hausswolff dont elle ne partage pourtant pas la rage (…)