vendredi 25 février 2022, par
Les influences revendiquées par la formation parisienne Bank Myna font dans une certaine lourdeur (GYBE !, Anna von Hausswolff, Swans). Annonçons-le d’emblée, cette promesse ne sera pas complètement réalisée, et ce n’est vraiment pas un problème, au contraire même. Notamment parce qu’on trouve une variété de climats qui rendent l’écoute plus gratifiante, à envisager comme un tout.
Le premier morceau est d’ailleurs une mise en bouche pour installer cette lourdeur. Laquelle sera tempérée par un chant féminin. Si on a déjà exprimé nos réticences quant à certains de ses emplois dans un cadre, disons, post-rock, il est judicieux ici. Il évoque plus des choses aériennes comme Dead Can Dance que des climats apocalyptiques ou trop éthérés. Enfin, ça, c’est au début, on se doute que tout va s’épaissir. Et on ne sera pas déçus. Evidemment, une certaine Anna Von Hausswolff a un peu cassé le game du genre mais ce n’est vraiment pas une raison pour bouder son plaisir ici.
The Sleep Of Reason présente un riff (de basse ?) lancinant et tout le morceau pousse au lent balancement du chef. The Open Door commence de façon plus aérienne, avec de beaux entrelacs de voix qui suivent une inévitable montée qui se négocie dans des pourcentages moyens. Sans doute que la raréfaction des sorties post-rock qui nous parviennent laisse plus de place à ce genre, mais il n’en reste pas moins que Bank Myna maitrise son sujet et cet album qui s’écoute comme un tout, d’une traite de préférence, et souvent parce qu’on remarque vite qu’on aime ça.
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
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