lundi 21 août 2006, par
Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de ça ? fut ma première réaction, tant les canons d’une musique nerveuse et jeune envoient à flot continu au rythme de plusieurs par mois des clones plus ou moins convaincants des Franz ferdinand et autres Killers (Kaizer chiefs, Maximo park, The Bravery...), brouillant l’entendement par une uniformation assez pénible à la longue.
Loin du jeunisme ambiant, The National présente un pop/rock plus mature (sans tomber dans la musique pompeuse du rock fm ou la nostalgie improductive à la New order). Les références ultimes en la matière restent les Tindersticks nouvelle manière, c’est-à-dire moins oppressante et dépressive que les trois premiers albums (Karen ou Val Jester en sont les plus beaux exemples). Un autre point de comparaison serait Jack (période Pioneer soundtracks) mais sans le pathos. Lit up est à cet égard fort réussi. Le chanteur a une voix fort belle, qui ose montrer son âge et sa maîtrise. Elle transcende des morceaux comme Looking for Astronauts qui pourrait montrer le chemin à Interpol.
Mais la surprise est parfois au détour d’un refrain qui nous amène chez rien moins que les Pixies (Abel). Tout ceci est fort produit (de discrètes touches de violon), travaillé, mais les guitares cristallines (Baby we’ll be fine, Secret Meeting) et la voix du chanteur empêchent la mièvrerie. Les moments de mélancolie chic sont fort réussis (Daughters of the soho riots, Geese).
Un album définitivement classieux et c’est justement cette distinction qui pourra paraître lisse à ceux qui se nourrissent dans l’urgence. Le seul écueil (l’ennui) étant évité, je vous conseille cette pause bienvenue en ces temps. (M.)
On vous avait déjà parlé de cette formation française à l’occcasion d’un EP sympathique qui montrait de belles dispositions. On change résolument de braquet ici avec 21 titres pour 40 minutes de musique. Mais la longueur n’est pas la seule évolution, la consistance et la constance sont aussi de la partie.
Et puis il y a un concept, on peut voir cet album comme une visite de maison (forcément (…)
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
Le truc du trio allemand Painting, c’est de l’art-rock anguleux dans la lignée de choses comme Deerhoofou Architecture in Helsinki (désolé pour les références pas neuves). Et oui, c’est un genre qu’on apprécie toujours (pas trop Deerhoof pourtant, allez comprendre) surtout quand il est défendu avec autant de verve.
Basé sur l’idée d’une AI qui prendrait ’vie’ et revendiquerait son identité, (…)
Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)
On ne peut pas dire que l’exercice de l’album de reprise soit notre préféré. Si c’est amusant à petites doses, l’aspect presque toujours hétéroclite de reprises diverses par un.e artiste ou de rerpises d’un.e artiste par une multitude est souvent rébarbatif. Mais avec une forte personnalité musicale établie avec parcimonie lors de ces 15 dernières années, on savait que la cover était un des (…)
’Cette année c’est la bonne’. C’est ce qu’on s’est dit quelques fois avant d’abandonner l’espoir d’un nouvel album de The Cure. Lequel n’était même pas indispensable, on les sait toujours capables de longues tournées de longs concerts de longues chansons. Et puis l’intégrité de la bande de Robert Smith, pronant le ticket pas cher à l’heure des prix dynamiques ou privilégiant les longues intros (…)
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
Cet album ne (…)
La nature a horreur du vide, l’industrie musicale encore plus. C’est donc une volonté de la maison de disques de propulser le crooner crépusculaire australien au sommet, déserté par des gens comme Leonard Cohen ou David Bowie pour d’évidentes raisons de décès. Et il semble que ça marche, cette sortie est précédée d’un abondant tam-tam. Pour le reste, c’est aussi la connivence qui va jouer. (…)