mercredi 1er juin 2022, par
On le sait, ce qu’on reprend est moins important que la façon dont on le reprend. Quand on prend connaissance des morceaux présents ici, il faut dire qu’un petit frisson parcourt l’échine. On dira pudiquement qu’ils sont éloignés de l’univers musical dont on cause ici. Il y a d’inoxydables classiques, certes, mais on reste proche des heures sombres de Nostalgie.
Grégory Duby officie souvent en tant que Jesus Is My Son mais on l’a aussi croisé récemment en tant que moitié des très convaincants Secte et en tant que fondateur de Mandaï distribution. Et cet album sort sur Cheap Satanism, label qu’on ne peut soupçonner de basses manœuvres commerciales. Alors on entend quoi, des reprises déstructurées, des versions metal ou narquoises ? Pas du tout. Tout d’abord, le choix des morceaux rend hommage à un être cher et disparu. Ensuite, l’autre revendication est l’influence du guitariste Derek Bailey qui avait réinterprété seul à la guitare des classiques du Jazz.
Parce que c’est ça le corps de cet album, une relecture minimaliste à la guitare électrique. Cet album est plus clairement destiné à une frange aventureuse de l’auditorat plutôt qu’aux inconditionnels des versions de base. J’aime à croire que c’est votre cas.
Mais à part l’Eté Indien qui devient une plage un peu expérimentale méconnaissable, on retrouve quelques mélodies incroyables qu’on connait tous (Un Homme Heureux) pour une relecture qui apaise et nous réconcilie avec beaucoup de ces morceaux. Le monde des séries est très friand de ces reprises décalées et on imagine aisément quelle exploitation on pourrait en faire, même si le répertoire purement francophone n’aiderait pas. Bref, cet album de reprises est celui dont on avait besoin sans le savoir.
https://www.cheapsatanism.com/products/722779-solah-ballades
Si c’est offert, je me sers...
Le statut de ce Theophilus London est un peu difficile à comprendre au regard de cette Charming Mixtape sortie en ce début 2009. Rapporté comme étant un jeune Mos Def, il semblerait ainsi que ce soit un MC, un vocaliste jammant dans les clubs de Brooklyn, sur des beats composés ou mixés par MachineDrum.
Et pour ceux qui s’intéresse au style, aux découvertes, aux (...)
The Tobin Replica
Résumons, j’avais déjà introduit le travail de Frank Riggio dans la critique de son premier album Visible In Darkness l’année dernière, et tenté de décrire son univers, de pister ses influences parmi les Cinematic Orchestra, Bonobo, DJ shadow, et bien évidemment Amon Tobin.
Si ce premier album marquait encore une certaine distance avec ce dernier, force est de constater que, cette (...)
La danse du chat
C’est en tentant d’écrire cet article que je me rend compte de la difficulté de parler de Cat Power et du présent album, que je comprends pourquoi Marc y a renoncé. Car de Cat Power se libère un sentiment incertain, un sentiment particulier pour cet album, d’accroche forte et de répulsion qui au final tend peut-être vers le piège de l’indifférence. Ce sentiment ne date pas d’hier, (...)
Des reprises pour déshabiller les morceaux
Qu’est-ce qui se passe, les filles ? Qu’est-ce qui vous déprime comme ça ? Répondez-moi Jana (Hunter), Marissa (Nadler), Sibylle (Baier) ou El Perro del Mar. Ca m’intéresse.
En quoi cela concerne-t-il Susanna et son orchestre magique ? Tout simplement, ces reprises sont empreintes d’une telle mélancolie tenace qu’on ne peut que l’associer à la pléthore de (...)
Dix ans déjà et maintenant dix critiques de notre côté (on se place tout de même comme exégètes officieux), c’est le temps de la célébration. Pour fêter ça, ce n’est pas vraiment le genre de la maison de sortir une best-of pour les fêtes. Par contre, profiter de l’occasion pour retrouver des collaborateurs qui l’ont accompagné, c’est bien plus le genre de Laurent Leemans. Regarder dans le rétroviseur pour (...)
D’accord, un premier EP qui plait, c’est un bon début mais confirmer avec un bon premier album, c’est l’étape cruciale d’une carrière. Donc Sïan Able (anagramme de son vrai nom Anaïs Elba) passe la vitesse supérieure et son talent ne se dilue pas dans la taille d’un album.
On l’a déjà dit, les styles plus soul ne sont pas nécessairement ceux qu’on goûte le plus. Pourtant on l’avait tout de suite adoptée, (...)
On n’a pas deux fois l’occasion de faire une première impression. Fort de ce poncif, le Bruxellois Antoine Van den Berg entame son troisième EP avec fracas, comme une version (forcément) soft d’A Place To Bury Strangers, déflagrations comprises. La voix est clairement l’argument principal mais ce n’est fort heureusement pas le seul. On peut donc convoquer sans honte des références au bel organe parce (...)
Sans qu’on sache trop pourquoi ni comment, les artistes francophones deviennent plus nombreux en ces colonnes. Et logiquement, la diversité est au rendez-vous. Si on vous a parlé de ceux qui brouillent les frontières et les genres, ce jeune artiste belge se situe dans un versant résolument traditionnel. Mais n’allez pas en déduire que c’est daté, le son et les influences un peu bossa viennent (...)