mardi 9 août 2022, par
Il est troublant de noter le retour de Metric quelques semaines après celui de Stars. On associe mentalement les deux groupes de Toronto parce qu’ils sont contemporains, que les chanteuses ont toutes deux participé à des albums de Broken Social Scene et surtout parce qu’ils ne nous ont jamais vraiment déçus.
On sait tout de suite qu’on ne le sera pas cette fois-ci non plus grâce à Doomscroller. Leur caractéristique, c’est la tension de toute façon et elle est bien là. Ajouter des beats sans tomber dans la bourrinade est souvent compliqué mais c’est parfaitement réussi ici, avec des éclairs électriques qui viennent relever le tout et pousser le morceau à une intensité supérieure et des permutations de rythme parfaitement exécutées. Avec un peu de recul, on se rend vite compte que c’est le meilleur morceau de cet album. La longueur inhabituelle est souvent réservée aux fins d’album, ou à ces morceaux qui tout en étant un peu à côté du style de base d’un groupe sont aussi emblématiques. Dans la lignée de Yeah (Crass Version) ou The Past Is a Grotesque Animal donc, oui, rien que ça...
Un pied dans l’efficacité electro, un autre dans une électricité de bon aloi, c’est la position qu’ils adoptent. Et elle nous vaut ces morceaux simples et percutants et entêtants comme What Feels Like Eternity. C’est ce qu’on vient chercher chez eux et qu’on trouve toujours. Et même quand ils ne montrent pas la même pêche, All Comes Crashing ou False Dichotomy gardent le cap, ce qui est un signe d’excellente santé. Ils se permettent donc en toute décontraction quelques petites audaces comme les sons de synthés délibérément vintage de Formentera ou la grandiloquence d’Ennemies of the Ocean.
On aime toujours autant la voix d’Emily Haines. C’est elle qui porte tout, qui apporte une coloration sans jamais s’imposer, en modulant les effets. Il faut dire qu’elle peut s’appuyer sur des mélodies soignées (Formentera). Elle s’est aguerrie au piano-voix, excellente école en la matière.
En dépit de styles différents, on apprécie Stars et Metric pour la même raison, leur propension à nous donner ce qu’on est venus chercher, avec une constance encore supérieure pour les seconds nommés. Fromentera répond à tous nos critères avec des morceaux immédiats, un peu furieux ou plus rêveurs mais toujours solides, avec en prime un Doomscroller d’anthologie.
Il est fréquent que les groupes à très forte personnalité musicale produisent des morceaux similaires. Mais ce n’est que très rarement un problème. Surtout pas dans le cas de la formation canadienne qui a su nous séduire dès la première note et maintenir notre attachement pendant 18 ans. Avec leur mélange de pop aérienne, de textures dream-pop et un goput de l’ampleur qui touche au post-rock, (…)
Contrôler le narratif, voilà la préoccupation de toute personne publique pour le moment. Et le procédé choisi par le couple Butler/Chassagne, c’est de passer par une application sur laquelle des podcasts étaient disponibles. Appeler cette application ’Circle of Trust’ est évidemment de fort mauvais goût quand le spectre des accusations de ’comportements sexuels déplacés’ portées par des femmes (…)
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)