lundi 22 août 2022, par
La carrière d’Of Montreal est un peu comme ses chansons et ses albums, faussement insaisissable mais qui permet de dégager des structures. On a ainsi oscillé entre un découpage forcené parfois captivant mais occasionnellement crevant et des albums solides et accrocheurs à la fois. Il faut dire que même après plus de quinze ans (et 10 albums relatés), on n’arrive toujours pas à anticiper les mouvements de Kevin Barnes et c’est très bien comme ça...
Ce processus de consolidation et déconstruction alternée n’est pas une conséquence mais la raison d’être d’Of Montreal. On sent d’emblée qu’on va entrer dans le pan plus loufoque de la force, avec des changements de braquets continuels. Donc il y a forcément des moments qui décollent sur Blav Sabatth Lath of Maiden, des mélodies limpides de Nightsift des plages qui séduisent par leur étrange ambiance cotonneuse qui dévie en trip lysergique (Après Thee Déclassée). Et puis un morceau comme Hmmm prouve qu’il a une sacrée science du son, électronique comme acoustique. En plus, il y démontre qu’il peut être un sacré chanteur, pouvant rappeler Bowie. Ou même toutes les périodes de Bowie en même temps et shooté à l’hélium....
Fascinant dans la démarche mais pas toujours dans le résultat, le grand projet de Kevin Barnes livre ici un de ses albums déconstruits dont se nourrissent les plus consistants qui arrivent toujours. Mais en tant que tel, c’est aussi un album qui déroute moins qu’il ne séduit, et c’est déjà énorme.
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)
Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts (…)
Un jour, on devrait faire gober la discographie d’Of Montreal à une AI et voir si elle arrive à prévoir la direction de l’album suivant. A notre peu algorithmique niveau, un album plus apaisé devait succéder au nerveux Freewave Lucifer f mais en abordant la douzième critique d’un de ses albums, on sait que la prédiction est difficile. Ce qui est compliqué en fait, c’est que le climat d’un (…)