mercredi 7 septembre 2022, par
On ne s’en rendait pas vraiment compte, mais le gros son saignant de Russian Circles nous avait manqué. Si le post-rock s’exprime en des dizaines de sous-variétés, celle plus musclée du groupe de Chicago nous a toujours été chère. S’ils ont visiblement un peu changé leurs habitudes d’enregistrement sur leur huitième album, composant dans leur coin avant de mettre en commun, force est de constater que ça ne change pas radicalement la donne, et c’est très bien comme ça.
En effet, les accords sont sombres, le son est dense, on est d’emblée chez nous avec eux. Il faut cette puissance pour que l’émotion transpire, que la beauté mélancolique de Bloom nous fasse secouer la tête avec lenteur. Parce que ce n’est pas qu’un album gonflé à la testostérone, ils nous gratifient de belles guitares qui tintent sur Gnosis ou d’arpèges laissés seuls sur Ó Braonáin. Mais on s’en doute, ces moments sont aussi l’occasion de reculer pour mieux sauter à la gorge sur Betrayal, avec force roulements de batterie sur Vlastimil. Cet album fonctionne donc dans l’ensemble ou dans le détail, comme en témoigne le beau banger de Circuit.
Chez eux de toute façon le sens mélodique ne s’efface jamais devant la puissance sans jamais verser dans le lyrisme. Cette éthique force le respect et nous vaut une écoute toujours jubilatoire
Avis important pour les artistes : si vous comptez entamer un hiatus, arrangez-vous pour le faire après un bon album. C’est la bonne idée de la formation islandaise qui nous avait laissés en 2013 sur l’excellent Kveikur. Depuis, on savait le projet un cocon, notamment avec le départ de certains membres. Evidemment, on avait suivi les aventures solo du chanteur Jónsi Birgisson mais rien n’indiquait (...)
Même si c’est contre-intuitif parce que le post-rock est essentiellement instrumental, le style a souvent été engagé. Entre les revendications de Godpeed You ! Black Emperor et la protection de la Grande Barrière de Corail de Selfless Orchestra, les exemples abondent. Le collectif parisien Bravery in Battles est présent sur le combat environnemental comme en témoigne la copieuse musique du film The (...)
On a vérifié pour vous, le Luxembourg n’a pas d’accès à la mer. Pourtant, le collectif articulé autour de Claire Parsons évoque l’élément liquide. On pense à Selfless Orchestra qui mêlait post-rock et défense de la Grande Barrière de Corail. De post-rock il est aussi question ici, même si quand ils pratiquent le genre ils le mâtinent d’une pincée de big band. Ça donne Trash Tub, le genre de morceau plus (...)
Cet imposant album d’un trio lillois nous semble familier sans que ce ne soit exactement identique à quoi que ce soit. Si on tente de retrouver son chemin, on est très vite tentés de s’y perdre pour mieux s’y fondre. Le chant très expressif dès Deer Flight, un peu comme si Patrick Wolf s’était mis au post-punk poisseux et éructait (aboyait même sur Revenge). On y secoue lentement la tête pendant que la (...)