lundi 12 septembre 2022, par
Quand on a appris l’existence de Monolithe Noir à l’annonce de cet album, l’oreille a tout de suite été accrochée et les témoignages live qui existent ont franchement impressionné. La lecture des titres nous renverrait plutôt chez Yann Tiersen. Le clin d’œil mis à part, ce qu’a produit le Breton récemment n’est pas si éloigné et puis la Bretagne et ses paysages sont une source d’inspiration ici. On trouve ce qui nous avait attirés chez eux, ce dialogue permanent entre structure et textures et puis une vraie force de frappe. Finvus a même des voix, forcément éthérées (un peu comme celles de Mogwai, donc pas le centre d’attraction), pour en faire un kraut électronique enlevé. De Kraut il sera encore question, notamment sur le magnifique Landmaerck dont la pulsation et la densité sont remarquables. C’est parce que cet album se hisse à des sommets pareils qu’il se distingue.
Tant qu’à parler de ses sommets, Barra Bouge est un morceau dingue, tortueux et tendu à souhait. Et il est habités par deux invités inattendus et parfaitement castés. On reste dans les parages finistériens avec la violoniste Mirabelle Gilis qu’on a déjà croisé aux côtés de Miossec, notamment sur ce très joli EP. Et puis il y a la voix de Jahwar Basti. Si on a toujours été clients de ses albums à lui, ses collaborations valent toujours le détour. Il y a eu Françoiz Breut évidemment, mais ceci est encore d’un autre calibre, et son flow presque halluciné en arabe nous hantera longtemps.
D’une manière générale, la musique tend vers l’exultation. Ou la lourdeur, au choix. Mais elle fonctionne aussi en apesanteur, avec des ambiances sombres d’Askre qui ne sont pas sans évoquer Mogwai. Ils peuvent aussi composer avec une certaine lenteur qui s’installe (Morse), la tension comme matière brute. Et même si certains moments laissent tomber la pression, ces moments sont vite surmontés par les deux morceaux les plus frappants. De même La Source est un morceau de transition, plus léger mais qui n’en est pas linéaire pour autant, servant de marchepied pour la batterie plus complexe de Brik. On pense à un autre duo belge, Glass Museum dans ces moments-là. On voit donc du pays sur Rin. Majesteux et enlevé, occasionnellement tortueux, il s’impose à tout oreille curieuse.
Si Mogwai est un des premiers noms qui vient à l’esprit quand on parle de post-rock, ils en ont abandonné bien des recettes il y a fort longtemps. C’est sans doute cette volonté d’évolution, certes mesurée mais constante qui leur permet ces 30 ans d’existence déjà et de nous gratifier d’un onzième album.
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