lundi 26 septembre 2022, par
Anthony Laguerre et G.W. Sok sont parmi les artistes qu’on rencontre le plus en nos colonnes, ensemble (chez Filiamotsa ou Club Cactus) ou séparément, en tant qu’artiste solo, chez Piles, chez pour l’un, en tant qu’intervenant chez Oiseaux-Tempête, Unik Ubik, Baby Fire ou Coddiwomple pour l’autre. Cette fois, le batteur créatif et le vocaliste inspiré ont décidé de faire les choses ensemble du début à la fin, et de le faire en grand. Flanqués de Jean-Michel Pirès (The Married Monk, Bruit Noir), Eric Thomas et l’orchestre du GAM de Nancy, ils proposent un premier album en bonne et due forme.
On a connu de leur part quelques exercices souvent gratifiants mais occasionnellement arides, c’est le versant plus spectaculaire qui est privilégié ici. A menu donc, vraies montées et cordes puissantes (Brother Bomb Blues). Mais ce n’est pas linéaire pour autant. Down Goes To Blue est ainsi plus torturé, sans ligne mélodique évidente. Si ce n’est sans doute pas le genre de morceau qu’on mettra en exergue, il apporte un petit surcroit d’anxiété à l’album et participe à la tension générale.
Et c’est logiquement beau et fort, avec plus de place pour la voix que les autres contextes où on a entendu Sok . La conjonction des cordes et des arpèges qu’on rencontrerait plutôt chez des membres du label post-rock canadien Constellation. Ainsi A Case of Fire pourrait passer comme du Godspeed Light en plus léger. Impossible de ne pas songer à Nick Cave sur Medicine mais cet apaisement cache une montée. S’ils peuvent se faire plus calmes (For You, My Love), il y a quelques morceaux qui dégagent une fameuse intensité comme Utter Matter ou Can’t Breathe. Oui, on a droit à un morceau en néerlandais (la langue natale de Sok après tout) qui nous enjoint à découper le journal. Bref, cet album est tout-à-fait à même de susciter les émotions fortes qu’il promettait sur le papier. On n’en a donc vraiment pas fini avec ses deux comparses.
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