mercredi 19 octobre 2022, par
La drague, les coups entre copains, une oisiveté revendiquée, voilà l’univers auquel nous convie Zaïmoon. Alors on se laisse porter dans sa déambulation bruxelloise. Parce que la capitale belge et flamande est plus qu’un décor, c’est carrément un personnage ici. Le name-dropping de lieu est intense, à un point tel qu’on se pose des questions sur le potentiel d’export à l’extérieur du ring. Mais ce n’est pas non plus une brochure, alors on le suit dans sa semi-oisiveté assumée.
Ce qui déconcerte au final, c’est surtout l’apposition de deux façons, une moderne et une plus ancienne (litote polie). Côté pile donc, on retrouve dans les thèmes une certaine aliénation urbaine, une critique du sexisme ambiant (salutaire Pick-Up Artiste) et dans la forme un flow inspiré, une basse aux aguets sur la plage titulaire et un ton général de spectateur avisé mais empathique. Avec un débordement vers un slam urbain maitrisé.
On se dit donc que cet album aurait sans doute été plein d’accordéon il y a 30 ans. Mais la modernité ne dure qu’un temps, on retrouve cette tendance ici aussi, avec un swing toujours allègre mais un côté musette qui aide plus à se retrouver à l’affiche de La Semo que de nos colonnes (ce qui n’est pas un but en soi on le concède). A titre purement personnel on est donc moins clients, même si la qualité des textes et la communicative sympathie n’en sont pas altérées.
On n’a pas droit à un morceau en néerlandais mais en Russe (qui sonne plutôt Yiddish à nos oreilles profanes). Bref, il est aussi bon de se confronter à des artistes qui sortent de notre étroit pré carré. On signale donc au lectorat averti que vous constituez l’existence et la pertinence de Zaïmoon.
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